IGNORE THE SIGN est un groupe allemand basé à Hambourg qui a été monté par Ossy Pfeiffer, la chanteuse/guitariste Anca Graterol (ROSY VISTA) et le guitariste Steve Mann (MSG), auxquels se sont joints le bassiste Lars Lehmann (qui a collaboré aux côtés de UFO, Uli Jon ROTH), le batteur Kristof Hinz et le Momme Boe (percussion).

Tous ces musiciens au C.V sérieux se sont réunis en studio pour mettre en boite ce qui reste à ce jour l’unique album d’IGNORE THE SIGN. Celui-ci a pour titre A Line To Cross et il est sorti en 2018.

Le style musical pratiqué par IGNORE THE SIGN se situe entre le Hard mélodique FM des 80’s et le Hard Rock de la fin des 70’s. Les 2 premiers titres de l’album ne sont pas de nature à rassurer les auditeurs: Les mid-tempos « Saviors Of Rock » (qui porte vraiment mal son nom, pour le coup), très typé DEF LEPPARD fin 80’s, et « A Line To Cross », qui voient des guitares acoustiques et électriques se relaye, s’entrechoquer, son très communs, pas très passionnants. Fort heureusement, IGNORE THE SIGN se rattrape par la suite, étoffe davantage son propos et se montre plus convaincant à travers des titres tels que le mid-tempo « No Way Home », titre à la RAINBOW à cheval entre la fin des 70’s et le début des 80’s, le fait grâce à des choeurs féminins enthousiasmants qui répondent au chanteur sur le refrain, de bons riffs; « Days Of Thunder », un morceau Hard bluesy à connotation 70’s dans la mouvance WHITESNAKE/RAINBOW qui est marqué par des passages tantôt tempérés, en retenue, tantôt plus turbulents; « Silver Wind », caractérisé par des riffs crunchys, une basse pesante ou encore « Loonking In The Sun », un autre mid-tempo qui, lui, lorgne vers le Hard mélodique/AOR typiquement 80’s (la production en moins) avec des claviers en phase avec cette décennie et s’inscrit dans la mouvance JOURNEY/HONEYMOON SUITE/FOREIGNER/WHITESNAKE période 1987. Ce n’est, certes, pas exceptionnel, mais ces titres tiennent la route. IGNORE THE SIGN monte de plusieurs crans en matière d’efficacité sur « The Story Isn’t Over », dans une veine DEEP PURPLE/RAINBOW, très imprégné de l’esprit 70’s avec ses claviers chauds, un chant haut perché, qui s’avère dense, captivant musicalement avec des solos qui éclaboussent de classe, de technicité; « God With A Million Faces », influencé par WHITESNAKE, RAINBOW, BADLANDS, MR. BIG (celui du premier album), qui se montre captivant, prend aux tripes grâce à ses côtés épiques, grandiloquents; et enfin « Can’t Find The Door « , un brûlot Big-Rock assee volubile avec des choeurs survoltés sur le refrain, des arômes funkys qui lui donnent un tout petit côté Fusion et qui aurait certainement cartonné entre 1989 et 1991. Par contre, le court mid-tempo « Sweet Lady », entre Hard bluesy et Hard mélodique, n’a pas été très travaillé, semble avoir été pris à la légère. 3 ballades, ou plutôt power-ballads, viennent compléter cet album. « Brother » est sans surprise: rien de raté, mais rien d’exceptionnel. « When Words Ain’t Enough », qui voit guitares électriques et acoustiques s’entrelacer, des choeurs féminins appuyer vigoureusement le chanteur sur le refrain, est de facture convenable, tout comme « Behind The Wall », qui reste dans les limites du correct. Bon, disons que dans cet exercice, IGNORE THE SIGN s’est montré un peu plus appliqué que bon nombre de ses pairs (du passé, comme du présent), mais qu’il n’atteint à aucun moment les sommets que d’autres ont su allégrement tutoyer.

A Line To Cross est donc un disque qui, sans être ultime, fait passer un bon moment. Avec la présence de guitares chaudes bouillantes, quelques nappes de claviers 70’s bien senties, cet album a quelques arguments solides à faire valoir. Toutefois, il aurait gagné à être moins long (57 minutes au compteur, tout de même !) et si IGNORE THE SIGN avait exclu 4 titres de l’album, celui-ci aurait gagné en efficacité. A défaut de faire preuve d’originalité, IGNORE THE SIGN a fourni du travail soigneusement exécuté.

Tracklist:
1. Saviors Of Rock
2. A Line To Cross
3. No Way Home
4. Brother
5. The Story Isn’t Over
6. When Words Ain’t Enough
7. God With A Million Faces
8. Sweet Lady
9. Days Of Thunder
10. Behind The Wall
11. Can’t Find The Door
12. Silver Wind
13. Looking In The Sun

Line-up:
Ossy Pfeiffer (chant, claviers)
Anca Graterol (guitare, chant)
Steve Mann (guitare)
Lars Lehmann (basse)
Kristof Hinz (batterie)
Momme Boe (percussion)

Label: Steamhammer/SPV