
A l’origine de Queensrÿche, il y a les chemins de quatre jeunes musiciens qui se croisent. Ils se nomment Michael Wilton, Chris DeGarmo, Eddie Jackson et Scott Rockenfield. Ils finissent par unir leurs forces au sein de The Mob, tirant son nom d’un titre de Black Sabbath période Dio, un groupe de reprises spécialisé dans les groupes de la NWOBHM. A la recherche d’un chanteur, ils contactent un certain Geoff Tate qui accepte de les dépanner pour quelques concerts, mais les quitte rapidement, peu intéressé par une carrière faite de reprises. Wilton et DeGarmo commencent à composer des morceaux (forcément inspirés par Iron Maiden et Judas Priest) et recontactent Tate pour les enregistrer. Cette fois, le chanteur est davantage convaincu, et les rejoint définitivement. Dans la foulée, le groupe change de nom, The Mob étant déjà pris, et s’inspire d’un de leurs nouveaux morceaux, « Queen Of The Reich », qu’ils transforment en Queensrÿche pour éviter toute accusation d’apologie du Nazisme. Cet EP quatre titres sort en 1982 avant d’être réédité à plus grande échelle en 1983 lorsque le groupe signe avec EMI.
C’est assez logiquement « Queen Of The Reich », moment phare de cet EP, qui le débute. Derrière ce titre assez rageur et speed, on se rend compte qu’à cette époque Queensrÿche et Metallica n’étaient pas si éloigné l’un de l’autre. A ceci près que cela joue un peu moins vite, que l’aspect mélodique est plus présent et que Geoff Tate est un putain de chanteur (entre le côté lyrique de Bruce Dickinson et la capacité à monter haut dans les aigus de Rob Halford) là où James Hetfield était encore plus que moyen. Avec son riff sanglant et accrocheur et sa ligne de chant époustouflante, « Queen Of The Rÿche » s’inscrit donc comme un classique du Heavy Metal ricain, et l’une des pièces maîtresses du répertoire du groupe. Moins connu, « Nightrider » est fortement influencé par Iron Maiden et l’on pourrait presque imaginer que Queensrÿche reprend une chute de studio inédite des Anglais. Cela dit, bien que très sympa pour son côté Heavy Metal vintage, cela n’est pas un titre qui brille par son originalité et il n’est pas surprenant qu’il ait sombré dans un oubli relatif. Avec « Blinded », on penserait davantage au Diamond Head des débuts. Encore un titre de Heavy Metal bien rageur aux paroles traitant de Médiéval/Fantasy. Là aussi, rien de révolutionnaire, si ce n’est le talent des musiciens, le chant de Tate en tête. On termine par la ballade épique « The Lady Wore Black », seule contribution du chanteur niveau compo (aux paroles). Elle témoigne déjà de la majesté que le groupe aura dans ce créneaux et est assurément un autre titre fort des débuts du groupe. Un véritable classique.
Nous avons donc deux chef d’oeuvres pour deux titres sympas mais sans plus. Ce n’est pas du tout une mauvaise performance pour un EP quatre titres, que du contraire, surtout pour un premier effort discographique. Et il n’est pas étonnant que, soutenu par le magasine Kerrang!, celui-ci ait fait forte impression et ait permis de lancer la carrière de Queensrÿche. La réédition de 1988 ajoute également « Prophecy », un titre de l’époque, mais enregistré durant les sessions de Rage For Order. Il s’agit d’un titre de Heavy Metal conquérant qui est effectivement bien dans la lignée du style de cet EP. Pas très éloigné de « Queen Of The Reich » musicalement parlant, mais tout de même un cran en dessous. A redécouvrir néanmoins.
Titres:
1. Queen Of The Reich
2. Nightrider
3. Blinded
4. The Lady Wore Black
5. Prophecy (bonus)
Musiciens:
Geoff Tate: Chant
Michael Wilton: Guitare
Chris DeGarmo: Guitare
Eddie Jackson: Basse
Scott Rockenfield: Batterie
Production: Queensrÿche
A reblogué ceci sur Hardrock80 – Classicrock80.
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