r-2578975-1385907501-6041.jpegLe premier essai discographique de VIRGIN STEELE n’a pas été concluant, et c’est peu de le dire. Ceci dit, il en faut plus que ça pour décourager ces musiciens qui peuvent et doivent mieux faire. Alors, sans perdre de temps, VIRGIN STEELE regagne le chemin des studios avec le même line-up pour tâcher de sortir un second album de meilleure tenue qui permette de mieux valoriser les capacités de ces musiciens.

Le second album de VIRGIN STEELE a pour titre Guardians Of The Flame et sort en 1983, soit un an après son prédécesseur. Cette fois, l’orientation musicale est mieux définie, VIRGIN STEELE ayant opté pour un Heavy Metal à caractère épique, parfois plus speedé et cet un choix judicieux car ce style sied très bien au groupe new-yorkais.

Il semblerait que les membres de VIRGIN STEELE aient appris de leurs erreurs apparues sur leur premier album. Le titre d’ouverture « Don’t Say Goodbye (Tonight) », résolument tourné vers le Heavy Metal, montre un groupe mieux en place avec des cavalcades de guitares, un chant mieux maitrisé, une bonne dose d’adrénaline. Ce n’est pas un hymne, d’accord, mais ce titre est de bonne tenue. Même le brûlot Heavy-Speed « Get All The Way », malgré son côté naïf, est sympa tant il dépote au point d’être apte à faire headbanguer dans les clubs, à servir de défouloir. Les plus belles réussites de l’album sont à chercher du côté de « Hell or High Water », de facture classique, mais efficace grâce à un refrain et des couplets bien troussés, ainsi que des mélodies qui se retiennent aisément, et surtout de titres épiques tels que le racé « The Redeemer », mis sur orbite par une intro aux claviers rapide avant de prendre l’auditeur aux tripes avec ses choeurs qui flanquent la chair de poule, les solos flamboyants qui sont bien dosés pour le coup et la section rythmique qui accélère la cadence à mi-parcours, ou encore « Guardians Of the Flame » sur lequel l’influence de RAINBOW se fait sentir, recouvert en plus de mélodies catchy plus prononcées et transcendé par une accélération rythmique foudroyante, qui permet à un solo hypnotique d’entrer en duel avec des claviers plus incisifs. Dans un autre créneau, VIRGIN STEELE s’est fendu avec « A Cry In The Night » d’une power-ballad assez chouette, servie par un très bon refrain et sur laquelle le piano vient apporter un plus mélodique considérable.

Tout n’est cependant pas idyllique sur ce second album de VIRGIN STEELE. Celui-ci n’a pas encore totalement gommé les défauts apparus sur le premier album: par exemple, le côté insupportable que dégageait la voix de David DeFeis réapparaît à la surface sur « Burn The Sky » ou encre « Life Of Crime », seul titre de l’album à avoir conservé l’empreinte Hard Rock du précédent album (quoique là, ça reste dans les limites du potable). « Metal City », assez rustique dans sa conception, est une compo Heavy assez crue et très ancrée dans son époque qui a vieilli en dépit de quelques bonnes idées (riffs de base, refrain solide) et qui est de surcroît pénalisée par un solo assez superflu et inutile à la fin. Et pendant qu’on y est, à propos de superflu, il y a l’instrumental de 40 secondes « Birth Through Fire » qui est posté en plein milieu du titre comme le nez sur le visage et qui apparaît comme un gadget sans intêret entre 2 titres (les 2 meilleurs de l’album, qui plus est).

Voilà, Guardians Of The Flame n’est pas un chef-d’oeuvre du Heavy Metal, mais c’est un disque de tenue nettement meilleure que son prédécesseur. Le groupe a les idées nettement mieux ordonnées, les claviers sont utilisés à bon escient et David DeFeis a fait des progrès au chant, même si certaines montées dans les aigus restent pénibles. VIRGIN STEELE a accompli des progrès indéniables en 1 an et, plus important, semble avoir trouvé sa voie. Même si certains défauts sont encore présents, VIRGIN STEELE montre qu’il est possible de compter sur lui à l’avenir, son potentiel étant plus perceptible.

Tracklist:
1. Don’t Say Goodbye (Tonight)
2. Burn The Sun
3. Life Of Crime
4. The Redeemer
5. Birth Through Fire
6. Guardians Of The Flame
7. Metal City
8. Hell Or High Water
9. Go All The Way

10. A Cry In The Night

Line-up:
David DeFeis (chant, claviers)
Jack Starr (guitare)
Joe O’ Reilly (basse)

Joey Ayvazian (batterie)

Labels: Music For Nations/Roadrunner/Mongol Horde

Producteur: David DeFeis