Les 2 premiers albums de FIVE HORSE JOHNSON ont apporté matière à satisfaction, chacun à leur manière, à toutes les personnes qui ne se retrouvaient pas dans les tendances musicales en vogue durant la seconde moitié des 90’s. Après avoir débuté dans le registre du Blues-Rock, le groupe de Toledo a élargi son spectre musical en se frottant au Stoner.

Pour l’enregistrement de son 3ème album studio, FIVE HORSE JOHNSON doit cependant faire face à un changement au sein de son line-up puisque le batteur Jim Armstrong a levé les voiles. C’est donc le nommé Tim Gahagan qui le remplace derrière les fûts. Finalement, le groupe de l’Ohio revient en 1999 avec son 3ème album qui a pour titre Fat Black Pussy Cat.

En 1999, le contexte est tout sauf réjouissant si on regarde le versant mainstream du paysage musical de cette fin de décennie. 1999, c’est l’année du désastreux Woodstock, des cartons hallucinants des boys-bands, de la domination du Rap, du R&B et du Néo-Metal. Les motifs de satisfaction étaient extrêmement rares en ces temps-là et pour s’en échapper, il y avait 2 options: soit se précipiter dans les bras de la Country (ce qu’ont d’ailleurs fait de nombreux fans de Rock et de Metal durant cette décennie aux USA), soit farfouiller dans l’underground du Metal, du Rock au sens large (voire faire les 2 choses à la fois). Dans cette seconde optique, un groupe comme FIVE HORSE JOHNSON a tout pour réjouir les amateurs de grosses guitares.

Pour son 3ème album, FIVE HORSE JOHNSON propose une mixture de Blues-Rock, de Hard Rock, de Rock Sudiste et de Stoner. Les racines bluesy du groupe se manifestent de fort belle manière sur des titres tels que « Lightning When I Need », un morceau Hard/Blues swinguant aux guitares mordantes, brutes, acérées, à la rythmique vive qui fait spontanément taper du pied, possédant par ailleurs un côté rétro des plus réjouissants, le Blues-Rock « Sermons In The Yard » à l’ambiance joviale, limite festive qui sait se montrer entrainant avec sa rythmique sautillante, expansive, ses guitares tantôt en retrait, tantôt plus rugissantes, le rampant « Say We Can » qui est assez classique avec ses couplets en retenue en contraste avec son refrain plus explosif qui bastonne ou encore « I Cried », un morceau Blues-Rock/Hard Rock assez déluré qui fait swinguer de manière infernale, est porté par une section basse/batterie en feu qui ne relâche jamais la pression et s’avère parfait pour des soirées arrosées. Tous ces titres sont taillés sur mesure pour les bars Rock de l’Amérique profonde. Pour l’évasion, le brûlot Heavy-Rock n’ Roll endiablé « She Don’t Know » aux accents Boogie fait parfaitement l’affaire tant il est contagieux, terriblement addictif et anti-prise de tête (en résumé: l’antithèse parfaite de tout ce qui pouvait être entendu sur les radios mainstream Rock US de cette fin de décennie). FIVE HORSE JOHNSON se lance également sur la voie royale du Stoner, tout en ajoutant quelques arômes supplémentaires de choix, à travers des titres tels que les mid-tempos « Fly Back Home », aux forts relents sudistes, à la rythmique binaire et groovy, et « So Low », marqué par des vocaux plus virils, plus hargneux qui se montre assez trippant, envoûtant (son tempo lent y étant certainement pour quelque chose), « Climb Right Through », entre Hard bluesy et Stoner, qui n’est pas désagréable, mais pas non plus très passionnant et, au final, convenu. A cheval entre Rock Sudiste et Stoner, « Bleachin’ Bones » possède une ambiance un poil plus plaintive, plus mélancolique, mais toujours avec un côté roots tonique et passe assez bien la rampe, en fin de compte.

C’est un album délicieusement roots qu’a réalisé là FIVE HORSE JOHNSON. Les morceaux qui composent ce Fat Black Pussy Cat sont efficaces, possèdent un vrai pouvoir d’attraction, même si tout n’est pas parfait (certains titres sont un chouia trop longs, par exemple). Je me répète peut-être encore, mais ce 3ème album de FIVE HORSE JOHNSON était une saine et salutaire alternative aux courants en vogue de cette fin des 90’s en raison de ses penchants pour le Blues-Rock, le Rock Sudiste, le Hard Rock et le Stoner.

Tracklist:
1. Lightning When I Need
2. Fly Back Home
3. So Low
4. She Don’t Know
5. Sermons In The Yard
6. Say We Can
7. Bleachin’ Bones
8. Climb Right Through
9. I Cried
10. Dead Language

Line-up:
Eric Oblander (chant, harmonica)
Brad Coffin (guitare)
Steve Smith (basse)
Tim Gahagan (batterie)

Label: Small Stone Records

Producteurs: Matt O’ Brien, Dave Piechura & Alan Sutton