S’il y avait un groupe dont personne n’attendait le retour en 1984, c’était bien LEGS DIAMOND. Après avoir sorti 3 albums entre 1977 et 1979 qui ont fait l’objet de critiques positives, mais ont été accueillis dans l’indifférence par le public, le groupe de Hard Rock de Los Angeles avait splitté en 1980 et, pour beaucoup, l’affaire était entendue. Or, voilà qu’en 1984, LEGS DIAMOND se reforme avec un line-up identique à 60% celui de la période 1975-1980 (le bassiste Michael Diamond et le guitariste Roger Romeo manquent à l’appel, ayant été remplacés respectivement par Mike Christie et Jim May).

Si les 3 premiers albums de LEGS DIAMOND n’ont eu aucun succès, ils sont devenus cultes avec le temps et, comme la scène Hard Rock de Los Angeles est en pleine effervescence depuis 1983, les membres du groupe ont peut-être pensé qu »il y avait peut-être une place au soleil à se faire pour eux… Toujours est-il qu’ils mettent en boite leur 4ème album studio, sous la houlette du producteur Mark Smith. Le 4ème album de LEGS DIAMOND a pour titre Out On Bail et sort en 1984, qui était également l’année des Jeux Olympiques à Los Angeles, en passant…

Les personnes qui se demandaient comment un groupe issu des 70’s comme LEGS DIAMOND allait sonner en 1979 ont eu leur réponse d’emblée avec le titre d’ouverture « Out On Bail », un morceau Heavy-Rock US adapté à l’air du temps, porté par un chant éraillé tendant vers les aigus de la part de Rick Sanford et s’il s’avère correct dans son ensemble, il est pénalisé par une batterie trop réverbérée, trop mise en avant. Et c’est précisément ce détail qui attire le plus l’attention sur ce disque. D’ailleurs, ce son de batterie dessert de nombreuses compos: c’est le cas des mid-tempos « Walkwaway », très typé Hard FM, très ancré dans le mitan des 80’s, particulièrement axé sur la mélodie, mais ne sortant pas du lot, et « Fugitive », assez semblabl à ce qui se faisait dans le giron Hard/Heavy mélodique avec des nappes de claviers qui apportent une touche AOR et surtout un son de batterie qui casse les oreilles. « Nobody’s Fool », un autre mid-tempo qui, vous vous en doutez, n’a strictement rien à voir avec le futur classique de CINDERELLA, n’est pas rebutant, mais pas non plus mémorable et possède les défauts propres à l’époque. « Doomsday Flight », un up-tempo Hard Rock renforcé par des claviers typés 70’s et un chant mélodique pour faire contrepoids, dispose d’un certain potentiel et aurait pu être fort réjouissant si ce fameux son de batterie n’était pas aussi insupportable. Et oui, même moi, qui m’accommode pourtant assez de ce type de production, je trouve ce détail dérangeant… Pourtant, ce son de batterie est plus supportable au détour de certains titres comme « Seems Like A Dream », qui oscille entre la fin des 70’s et le début des 80’s, se voit tiré vers le haut par des guitares incandescentes qui fusent de partout, un chant haut perché, éraillé qui l fait, ainsi qu’une belle passe d’armes entre le vocaliste et les choeurs, et le mid-tempo « Find It Out The Hard Way », entre Hard Rock et Hard FM, qui reste potable grâce au bon travail vocal de Rick Sanford, qui a un chant tantôt perché, tantôt plus mélodique, ainsi que des choeurs aériens et envoûtants. LEGS DIAMOND se montre plus ambitieux sur « One Way Ticket », un mid-tempo Heavy-Rock d’une durée de 7’20 qui flirte avec le Progressif avec des nappes de claviers plus sophistiquées, des mélodies subtilement construites et surtout un changement de direction à mi-parcours qui font évoluer le morceau dans une direction plus sinueuse. La réédition de cet album en 2005 chez AOR Heaven contient 3 bonus-tracks et là, les fans de Hard rock 70’s trouveront nettement plus matière à satisfaction. Les mid-tempos « Hey Texas » et « One Last Kiss » sont plaisants dans le genre et le second titre nommé à la particularité d’avoir un court passage mélodique à la flûte dans sa phase finale, ce qui attise le plus la curiosité. Dans une veine Big-Rock, « Radio » est un morceau swinguant enrichi d’un solo de claviers assez jouissif, qui fait taper du pied et s’avère accrocheur, bien fignolé.

Donc, pour son retour aux affaires en 1984, LEGS DIAMOND s’est fendu d’un album dans l’air du temps, qui fait aussi quelques clins d’oeil aux 70’s à l’occasion. En résumé, Out On Bail se situe entre Hard Rock 80’s, Hard FM et, dans une moindre mesure, Hard Rock 70’s. Cet album est loin d’être une catastrophe, on y trouve quelques titres sympas, mais force est de constater qu’il est pénalisé par un son de batterie parfois limite technoïde qui casse les oreilles. Out On Bail n’a pas le potentiel d’un indispensable, d’autant qu’en 1984, il y avait nettement mieux dans le Hard Rock (américain, comme européen). Et je le répète encore, mais les 3 bonus du disque sont taillés sur mesure pour les adeptes du Hard Rock 70’s. A titre personnel, j’attribuerais la note de 6/10 à cet album.

Tracklist:
1. Out On Bail
2. Fugitive
3. Walkaway
4. Doomsday Flight
5. Find It Out The Hard Way
6. Nobody’s Fool
7. Seems Like A Dream
8. One Way Ticket
9. Radio
10. Hey Texas
11. One Last Kiss

Line-up:
Rick Sanford (chant)
Jim May (guitare)
Michael Prince (guitare, claviers)
Mike Christie (basse)
Jeff Poole (batterie)
+
Michael Diamond (basse)
Dusty Watson (batterie)

Label: Music For Nations

Producteur: Mark Smith