L’histoire de… « The Final Countdown » (EUROPE)

Pour cet épisode, nous remontons le temps jusqu’en 1986 grâce à ‘The Final Countdown’. 3…2…1…Décollage !

La mélodie aux claviers de ‘The Final Countdown’ remonte aux années étudiantes de Rolf Magnus Joakim Larsson, futur Joey Tempest. « J’étais encore à l’université à l’époque. Et il y avait un gars que je connaissais qui s’appelait Mic Michaeli qui faisait partie d’un groupe appelé Avalon », se souvient le chanteur. « Un jour, je me suis approché de lui et je lui ai demandé si je pouvais emprunter son clavier. Mic a dû penser que j’étais complètement fou mais il a dit oui. »

C’est en triturant le Korg PolySix emprunté à Mic que Joey Tempest trouve la longue intro du titre mais il n’arrive pas à développer l’idée. « Je savais qu’il y avait quelque chose mais je n’arrivais pas à écrire une chanson autour de ça ». Le déclic vient dans un night-club où le groupe se rendait souvent. « Notre manager a suggéré de les laisser jouer mon morceau d’une minute accompagné de leur spectacle laser, juste pour le plaisir », explique Tempest. « Au bar, John Levén [le bassiste] et moi avons commencé à parler de la façon dont nous pourrions aller plus loin. Après cela, tout s’est enchaîné assez rapidement ». 

Joey Tempest a trouvé l’inspiration des paroles dans sa fascination pour l’exploration spatiale et l’influence exercée par l’écoute de ‘Space Oddity’ de David Bowie. Les mots ‘Countdown’, ‘Leavin’ together’ et ‘Headin’ for Venus’ viennent tout de suite à l’esprit du chanteur. Elles décrivent un voyage dans l’espace, loin de la Terre, en direction de Vénus. Le chanteur explique : « La musique était presque comme la bande originale d’un film, sur le fait de quitter la Terre car les ressources de celle-ci étaient épuisées. Et un jour, nous devrons probablement quitter cet endroit. C’était en quelque sorte des paroles oniriques. »

Le groupe décide pourtant de ne pas enregistrer la chanson sur les deux premiers albums de EUROPE. « Nous étions un groupe de guitares… c’était quelque chose de très inhabituel pour nous » explique Tempest.
Il y a quelques années, John Norum a déclaré à Classic Rock : « Quand j’ai entendu cette intro de synthé pour la première fois, ma réaction a été : ‘Non, c’est dingue. Nous ne pouvons tout simplement pas utiliser ça’ ».

L’idée d’utiliser cette chanson revient au moment de travailler sur leur 3ème album. « Nous sortions notre troisième album et nous voulions une très « grande » ouverture pour le spectacle » se souvient Joey Tempest. « Donc, j’ai sorti ce titre du tiroir car j’ai trouvé que ce serait une excellente façon de de débuter l’album et nos concerts ».

L’album a été produit par Kevin Elson (JOURNEY) sur une suggestion de leur maison de disques, Epic Records (ndr : le groupe travaillera à nouveau avec le producteur sur l’album de la reformation, ‘Start From The Dark’, en 2004). À l’origine, le groupe avait approché les producteurs Dieter Dierks (SCORPIONS) et Bruce Fairbairn (BON JOVI) pour produire l’album. Ce dernier aurait refusé car il pensait que l’album n’avait pas de potentiel commercial.

La vidéo du titre, montrant le groupe sur scène, a été tournée les 26 et 27 mai 1986 dans la salle de concert de Solnahallen près de Stockholm. Le réalisateur, Nick Morris, a expliqué que le premier concept de la vidéo était un lancement de navette spatiale mais cela a été rapidement annulé en raison du coût.

Le clip comporte plusieurs plans filmés à bord d’un hélicoptère fourni par la police. Pour les besoins du tournage, le groupe a eu l’autorisation de peindre « Europe 86 » sur le toit de la salle de concert. Lorsque le réalisateur Nick Morris et son caméraman ont survolé les lieux, il était encore trop tôt et il n’y avait encore personne devant la salle de concert et le parking était vide. Le pilote a proposé de voler jusqu’à Stockholm pour y prendre une boisson et revenir plus tard pour filmer les plans aériens. Le réalisateur se souvient : « Nous avons fini par atterrir sur une place tranquille et les gens étaient assis là, pliés en deux, regardant cet hélicoptère de police atterrir. Nous sommes sortis, le pilote a verrouillé l’hélicoptère et nous avons été prendre des cappuccinos. Un peu plus tard, le pilote a dit ‘C’est bon, il devrait y avoir du monde maintenant, allons-y’. Et nous sommes repartis pour filmer les séquences que vous voyez dans la vidéo. »

Le titre s’est retrouvé n°1 dans 26 pays et plus de huit millions de singles ont été vendus dans le monde. Joey Tempest est revenu sur ce succès incroyable au micro de VH1’s 100 Greatest One-Hit Wonders. « C’était assez surprenant que la chanson ‘The Final Countdown’ soit devenue un si grand succès parce qu’elle a été écrite pour ouvrir nos concerts. Elle durait presque six minutes et elle n’a jamais été destinée à être un petit tube pop ou quoi que ce soit, c’était vraiment une surprise. Elle a été utilisée pour toutes sortes d’événements, de la Formule 1 à la boxe. C’est devenu une sorte d’hymne. »