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En ce Lundi de Pâques, après plusieurs report du rendez-vous, voici qu’Adrian Vandenberg et moi sommes réunis par la magie de Skype. Quelques moments à discuter de l’épidémie du Covid-19 et de comment nous la vivons sur le plan personnel et puis nous en venons au point qui nous intéressait: la sortie du nouvel album de Vandenberg, 2020, le 29 mai de cette année. 

Se préparer à la sortie d’un nouvel album en ce moment doit être un peu étrange pour toi. 

Oui. On devait commencer à tourner fin mai pour la promotion, mais là je pense que ce sera retardé pour octobre ou novembre. Enfin, j’espère. C’est vraiment une période étrange. Mais je préfère rester optimiste. Il le faut dans des moments comme ceux-ci. Il y a déjà eu des épidémies par le passé et elles ont fini par s’arrêter, donc espérons que ce soit le cas ici. Le bon côté, d’un point de vue promotionnel, c’est que tout le monde est chez soi et a le temps de découvrir les nouveaux morceaux qu’on diffuse sur internet.

Oui, on voit beaucoup de tes collègues musiciens faire des vidéos chez eux. David Coverdale par exemple qui fait poste des mini-chansons presque tous les jours. Tu as songé à faire pareil ? 

Un peu. Sur la page Facebook de Vandenberg vous pouvez découvrir des vidéos que Koen et Randy ont mises qui montrent l’enregistrement de leurs parties pour l’album. Mon compte Facebook personnel a été piraté donc pour l’instant je ne sais plus rien mettre en ligne de mon côté, mais j’espère que ce sera bientôt rétabli. Mais je continue sur Instagram.

Pourquoi avoir décidé de sortir ce nouvel album sous le nom de Vandenberg ? Est-ce que c’est une demande d’un label, un doigt d’honneur à tes anciens band-mates qui avaient essayé de récupérer le nom du groupe pour eux, ou simplement que tu pensais avoir de nouvelles choses à dire en tant que Vandenberg, le groupe ?

C’est une combinaison de plusieurs choses. La première, tu le sais peut-être, Jan Hoving, le chanteur des Moonkings, a une ferme assez importante qui l’empêche de quitter le pays plus d’un ou deux jours, ce qui rend les tournées internationales impossibles. La seconde, c’est que je me suis rendu compte que mon inspiration depuis l’année dernière me poussait à écrire des choses plus dures et puissantes que ce que je faisais jusque là avec Moonkings. Ça aurait donc été bizarre de changer à la fois le chanteur et la direction musicale. Mais j’ai sorti de la musique sous tellement de noms: Teaser, Vandenberg, Whitesnake, Manic Eden, Vandenberg’s Moonkings. Je ne me voyais pas trouver encore un nouveau nom, il fallait que j’arrête ce cycle. Et à un moment on m’a dit, « mais si tu n’as pas envie de trouver encore un nouveau nom, pourquoi tu ne remploierais pas à nouveau ‘Vandenberg’ ? » J’ y ai réfléchis mais en même temps je n’avais pas envie d’être considéré comme un groupe nostalgique comme ça arrive souvent. L’ancienne formation qui se remet ensemble sans que ce ne soit jamais comme avant parce que l’époque a changé, chacun a vécu des choses différentes. Cela donne souvent, à mon sens, des résultats assez tristes. Le groupe a l’air fatigué, on ne retrouve plus la même énergie. Donc aller là dedans ne me disait rien. Il fallait que je trouve du sang neuf, un chanteur et un groupe incroyable pour que ça sonne frais, dynamique, puissant, ‘in your face’. Je suis vraiment content d’avoir réussi. Comme tu le sais, Ronnie est un des meilleurs chanteurs actuels, puis j’ai trouvé Koen qui est un batteur fantastique et Randy aussi est vraiment bon. Ça a vraiment bien marché. On retrouve les racines des groupes d’antan, mais ça sonne frais et moderne également.

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Concernant le choix de Ronnie Romero qui est le chanteur qui monte en ce moment, est-ce qu’on t’a proposé une collaboration avec lui ou est-ce que c’est toi qui a eu envie d’aller le chercher après avoir entendu son travail ? 

C’était mon idée depuis le début. Il y a quelques années quand j’ai appris que Ritchie Blackmore allait faire quelques concerts avec Rainbow j’étais assez intrigué. Comme Ronnie James Dio était décédé, j’étais vraiment curieux de savoir qui il allait prendre comme chanteur. Donc j’ai regardé des vidéos sur YouTube et Ronnie [Romero] m’a complètement renversé. Je me suis dit: « Merde, d’où sort ce gars, il est excellent. » Du coup, quand il m’a fallu choisir un nouveau chanteur, je me suis souvenu de lui. Je savais que Ritchie Blackmore ne voulait faire que quelques concerts de temps à autre, du coup j’ai voulu savoir ce que Ronnie avait de prévu. Je suis entré en contact avec lui, et il m’a appris qu’il avait voulu devenir chanteur après avoir découvert l’album Starkers In Tokyo que j’avais fait avec [David] Coverdale. Donc nous étions fan l’un de l’autre, ce qui a toute de suite créé une connexion entre nous. Je suis allé le voir chez lui à Madrid et ça a bien fonctionné. L’idée d’une collaboration l’a enthousiasmé et lorsque je suis rentré j’ai tout de suite commencé à écrire des chansons avec sa voix en tête. C’est venu très naturellement pour tous les deux.

La combinaison fonctionne parfaitement sur l’album, je trouve. 

Oui, ça a vraiment comblé tous mes espoirs. C’est allé très vite très loin. Je suis vraiment content. Tous les jours j’ai envie d’écouter des chansons de l’album alors que je les ai déjà écouté des centaines de fois. C’est bon signe.

Je crois que Randy van der Elsen et Koen Herfst sont aussi Néerlandais ?

Oui.

C’était important pour toi que Vandenberg reste un groupe néerlandais ?  

En fait, j’espérais trouver des musiciens ici parce que, comme je te l’ai dit, Ronnie n’habite pas aux Pays-Bas et donc si j’avais travaillé avec des musiciens américains ou anglais ça voulait dire que tout le monde devait toujours se déplacer d’assez loin chaque fois pour chaque concert. J’ai réussi à trouver Koen et Randy et j’en suis très content. Ils sont excellents. Et du coup il n’y a que Ronnie qui doit se déplacer. Et puis ça me permet de rester facilement en contact avec Koen et Randy. Les Pays-Bas ne sont pas très grands, donc en deux heures de voiture maximum je peux aller chez l’un ou chez l’autre. C’est bien que ce se soit passé comme ça.

C’est donc pour ça que Rudy Sarzo ne joue pas sur tout l’album.

Oui, exactement. Et c’est la même chose pour Brian [Tichy]. Ils ne jouent que sur deux morceaux, le reste ce sont Koen et Randy. Ce qui est mieux. Le résultat est plus naturel lorsque ce sont les mêmes musiciens qui jouent sur tout l’album.

Bien sûr. Et sur quels morceaux apparaissent-ils, du coup ? 

Sur « Shitstorm » et « Shout ».

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Tu as l’habitude de prendre en main la totalité des compositions dans tes groupes. Est-ce que c’est toujours le cas ici ? 

Oui. En fait je compose depuis que j’ai cinq ou six ans. Du plus loin que je me souvienne, lorsque que je n’aimais pas une partie d’une chanson enfantine je la changeais dans ma tête pour qu’elle me plaise plus. Mon père et ma soeur jouaient du piano, donc il y avait un piano à la maison. Alors quand j’entendais une chanson, je me mettais au piano et « ploum ! ploum ! ploum !  Oh, j’aime mieux comme ça. » Donc j’ai toujours fait ça et c’est une des choses que je préfère faire.

Tu n’as jamais eu un blocage sur un titre en te disant, « là j’ai aucune idée pour les paroles, je vais faire bosser le chanteur dessus » ? 

Oui bien sûr. Enfin, les paroles me viennent naturellement en général, mais je suis souvent coincé pour des parties de la musique. J’ai un morceau bien avancé et puis je me dis « je n’aime pas cette partie, celle-là non plus ». Je le laisse de côté pendant quelques jours ou parfois une ou deux semaines, et puis soudain, alors que je suis à vélo ou sous la douche « ah mais voilà la partie qui me manque. » Heureusement aujourd’hui avec les iPhones je peux tout suite enregistrer ce que j’ai en tête – vu que je l’ai toujours près de moi. Et quand je rentre je me mets tout de suite à travailler dessus. C’est généralement comme ça que je trouve la solution. Mais pour les paroles ça vient naturellement. Pendant que je travaille sur la musique, vu que je commence presque toujours par là, des mots ou quelques phrases me viennent déjà. Je les écris quelque part parce que je me dis qu’il y a une raison que ces mots me viennent à l’esprit, ils doivent découler de l’atmosphère du morceau. Puis quand j’ai fini d’écrire la musique, j’ouvre une bouteille de vin, je me couche, j’écoute la musique et à ce moment-là les paroles viennent toutes seules. J’essaye de ne pas trop y réfléchir, je les laisse venir. Donc on peut dire que j’ai plutôt de la chance avec les paroles.

Adrian 22 (c) Stefan SchipperLà où Moonkings était inspiré par Hard 70’s, ce nouveau Vandenberg a un côté plus 80’s, ce qui justifie l’emploi du nom Vandenberg. Je trouve pourtant les morceaux plus sombres que sur les trois premiers albums de Vandenberg.

Oui c’est vrai. Tu es le premier interviewer qui le fait remarquer.

Est-ce que c’est parce que le chant de Ronnie est plus sombre que celui de Bert Heerink que tu as composé comme ça ou bien c’était juste une envie de ta part d’aller vers ce type de morceaux ?

C’est un peu des deux. Sur les vieux albums de Vandenberg il y avait déjà quelques titres plus sombres comme « This Is War » et « Fighting Against The World », mais contrairement à l’ancien chanteur [Bert Heerink], Ronnie réagit bien plus aux émotions des paroles. Bert Heerink chantait tout plus ou moins de la même manière parce qu’il ne comprenait pas bien l’anglais et donc il ne pensait pas assez à ce qu’il chantait. Techniquement c’était un bon chanteur, mais il interprétait de la même manière une ballade ou une chanson plus agressive ou plus sombre. J’espérais toujours que cela finirait pas devenir comme cela est maintenant avec Ronnie qui rend les chansons beaucoup plus dramatiques ou émotives. Il s’engage vraiment dans ce qu’il chante et c’est ce qui le rend si bon. C’est ce qui le rapproche de Ronnie James Dio, de David Coverdale ou même de Mick Jagger. Ces chanteurs interprètent les chansons comme les paroles le demandent.

C’est intéressant que tu parles de l’interprétation des paroles parce qu’en écoutant la nouvelle version de « Burning Heart » c’est vraiment ce qui m’a frappé. J’ai vraiment redécouvert les paroles de la chanson et elles m’ont touché comme ce n’avait jamais été le cas avant. 

Oui, je suis d’accord avec toi. J’ai eu plusieurs réactions de personnes me disant « ouais, mais je préfère l’ancienne version. » Ce qui est logique. Quand on a entendu une chanson des millions de fois, on y reste attaché et on a du mal à accepter une nouvelle version. Mais j’ai eu la même sensation que toi. Ronnie ne l’a chantée que deux fois et ça y était, j’en avais la chair de poule. Je l’ai entendu un million de fois en plus de trente ans et tout d’un coup cela me touchait nettement plus que la version originale. Lorsqu’il est arrivé au refrain, bam, ça y était. Je ressentais toute la douleur de la chanson qui quand même parle de jalousie. C’est quelqu’un qui a leur coeur brisé de voir la personne qu’il aime avec quelqu’un d’autre et la manière dont Ronnie le chante aide vraiment à le ressentir comme ça devrait être le cas. Je suis vraiment content que tu aies ressenti la même chose. Pour moi ça a vraiment régénéré la chanson comme si elle était neuve. J’aimais bien aussi la manière dont Jan [Huving, des Moonkings] la chantait en concert, mais nous ne l’avons enregistrée ensemble qu’en acoustique ce qui n’est pas pareil car la différence d’intensité entre les couplets et le refrain est beaucoup moins fort. Les choses sont plus intimistes. Là en version électrique, le refrain est beaucoup plus tranchant, beaucoup plus douloureux, beaucoup plus puissant. Comme il aurait toujours dû l’être.

Et est-ce que vous avez déjà testé ensemble d’autres anciennes chansons ? 

Non, pas encore. Juste au moment où nous devions commencer les répétitions le corona est arrivé et ça a tout mis entre parenthèse. On devait commencer à tourner en Europe, en Angleterre et ailleurs fin mai. Là, j’espère qu’on pourra commencer en novembre, mais c’est difficile à dire.

Le public a déjà découvert comme nouveau titre « Shadows Of The Night », as-tu déjà des idées sur quel sera le prochain extrait diffusé ?

Oui, mais je ne te le dirai pas (rires). Normalement il devrait être diffusé d’ici une grosse semaine, vers le vingt-deux ou vingt-trois avril [ndlr: En effet et il s’agit de « Freight Train »]. C’est un de mes titres préférés. Enfin je dis ça, mais comme je le réponds aux gens qui me demandent quels sont mes titres préférés, cela change chaque jour.  Il y a malgré toutes quelques morceaux vers lesquels je reviens toujours et « Shadows Of The Night » est l’un d’eux, « Hell And High Water » est l’un d’eux. Et puis le lendemain c’est « Shout », et le jour d’après c’est « Let It Rain », puis « Ride Like The Wind ». C’est marrant car c’est la première fois que j’ai autant envie d’écouter un de mes albums. De le passer jour après jour. J’ai même acheté des nouveaux haut-parleurs pour pouvoir l’écouter plus fort.

Moi aussi je l’ai écouté pas mal de fois et je n’en suis toujours pas lassé.

Bien ! Ça me fait très plaisir.

Personnellement mon top 3 serait (sans ordre particulier) « Hell And High Water », « Light Up The Sky » et « Skyfall ».

Cool. Trois titres que j’aime beaucoup aussi. C’est chouette que tu mentionnes « Light Up The Sky ». J’avais presque terminé d’écrire l’album et, comme tu l’as dit, c’est un album assez sombre donc je voulais un titre plus léger. Ce genre de chanson ‘feel good’ que tu mets dans ta voiture bien fort. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait hier. Il faisait beau, j’avais la fenêtre ouverte et je pouvais rouler à fond parce qu’il n’y avait forcément personne sur l’autoroute, pas de police, et j’ai mis à fond « Light Up The Sky » et « Freight Train ». Quand je suis rentré j’avais les oreilles qui sifflaient tellement c’était fort (rires). Tu as probablement remarqué que plusieurs chansons avaient un petit côté Whitesnake. « Light Up The Sky » est typiquement une chanson que j’aurais pu écrire pour Whitesnake. Il y a cet esprit, qu’on retrouve également sur d’anciennes chansons de Vandenberg comme « Dressed To Kill » ou « Ready For You ». Voilà, une chanson pour rouler à toute allure les fenêtres ouvertes. Je ne serais pas surpris qu’on commence les concerts avec « Light Up The Sky » d’ailleurs. Ce serait le parfait moyen pour enfoncer la porte: « bam, nous voilà ! ».

Le refrain est génial.

Oui, c’est le genre de refrain qu’on a envie de chanter ensemble.

As-tu déjà une idée de ce que vous allez jouer en concert ?

Oui, on en a déjà parlé ensemble et en gros on a tous envie de jouer l’album au complet. Du coup ce sera sans doute des concerts assez longs car on y ajoutera des chansons de Whitesnake, de Rainbow et évidemment d’anciennes chansons de Vandenberg. Ce qui me plairait beaucoup c’est de changer deux-trois chansons chaque soir, comme ça on pourrait avoir une set-list différente à chaque fois. Ça peut-être très intéressant en plus dans un pays assez petit comme les Pays-Bas où les gens pourraient avoir la possibilité de voir plusieurs concerts différents.

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Est-ce que tu crois qu’on peut espérer une tournée Vandenberg/Whitesnake ?

Je ne sais pas. Ça ne me surprendrait pas. En tous cas j’adorerais faire une tournée comme celle-là avec Vandenberg en première partie de Whitesnake. Evidemment, nous ne jouerions pas de titres de Whitesnake alors. Et puis ce serait chouette pour les fans car je pourrais revenir pour les rappels de Whitesnake pour jouer « Here I Go Again » et d’autres. Oui, ce serait super. On verra. Ce qui serait déjà bien ce serait de se retrouver sur la même affiche en festival.

Comment vois-tu la suite de l’aventure pour toi ? Passer de Vandenberg à Moonkings ou bien laisser ces derniers dormir un moment. 

A vrai dire je me focalise vraiment sur Vandenberg pour l’instant. J’ai déjà quelques idées pour un prochain album, donc ça ne me déplairait pas d’écrire les chansons cet été et revenir assez rapidement avec un nouvel album solide. Mais je ne sais pas très bien, cela va aussi dépendre de quand on va pouvoir commencer à tourner. Pour l’instant on garde en tête que ce sera reporté pour fin octobre début novembre, mais si ça devait encore être retardé, alors il est fort possible que l’on enregistre dès le début de l’année prochaine. Du coup Moonkings resterait en sommeil pour deux années. On rejouera certainement quelques concerts aux Pays-Bas parce qu’on s’entend bien, que je crois que nous avons trouvé un son bien à nous et que c’est un vrai plaisir de jouer avec eux. Mais en même temps c’est un vrai plaisir de jouer avec Ronnie, Koen et Randy. C’est très excitant. J’ai l’impression d’être un gamin de seize ans qui vient de recevoir son premier ampli Marshall et sa première Gibson Les Paul et qui n’a envie que de jouer, jouer, jouer.

Je connais cette sensation. 

C’est bon, hein ? (Rires.)

Je sors du cadre de la promo, mais j’en profite que je parle avec toi. J’ai lu sur internet qu’au départ tu devais être le guitariste sur le premier album solo de Vince Neil. C’est vrai ?  

Je ne sais pas vraiment. Je me souviens qu’une connaissance commune à L.A. m’avait demandé de jouer sur un album, c’est bien possible que ce soit celui-là car ça venait du management de Mötley Crüe ou de Vince Neil, je ne sais plus. Mais il n’y a jamais eu de suite, donc je ne sais pas ce qu’il en était vraiment.

adrRevenons à Vandenberg. Quels sont tes meilleurs souvenirs avec l’ancien groupe ?

J’en ai deux en particulier. Le premier c’est d’avoir joué au Japon après la sortie du premier album. On était assez populaires au Japon et c’était drôle de jouer devant les fans japonais habillés en noir et blanc. Très japonais, quoi. L’autre c’est d’avoir fait la première partie d’Ozzy Osbourne. C’était une super tournée. Pour la première fois on jouait devant plusieurs milliers de personnes. C’était une très bonne expérience. Comme tu peux l’imaginer le début des années 80 était le moment parfait pour être dans un groupe de Rock. Très excitant. Ce style de musique passait tout le temps à la radio, sur MTV. Le Rock était partout. Imagine que quand le clip de « Here I Go Again » est sorti, il passait sur MTV toutes les demi heure ! Le Rock était quelque chose de très important dans la vie des gens. Même de personnes considérées comme plus âgées que les fans habituels. Il y avait vraiment un sentiment de fraternité intergénérationnel dans le public. Bien sûr c’est toujours le cas aujourd’hui, mais l’importance du Rock dans la société est devenu minimum. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que ce sont toujours les vieux groupes qui sont les têtes d’affiche des festivals, les AC/DC, Alice Cooper ou même Foo Fighters. Ce ne sont pas des nouveaux groupes. Le côté intergénérationnel on le retrouve bien en festival, avec un public qui va de soixante ans à des ados et qui sont unis par la même chose.

C’est ce qui me plait en festival.

Oui, moi aussi. Et tout le monde est logé à la même enseigne. Tout le monde fait la queue pour manger, boire ou aller aux toilettes. Que l’on soit à la retraite où à l’école.

Tu parlais des concerts de Vandenberg au Japon. Il existe une vidéo, sortira-t-elle un jour en DVD ? 

Elle est sortie sous le titre Live In Japan. (nldr. en 2005, mais difficile à trouver aujourd’hui à mon avis…)

Et des plans de ce type pour le nouveau Vandenberg ? 

Oui. Sans doute après une deuxième tournée, mais ça se fera probablement. C’est toujours chouette d’enregistrer un concert au Japon où c’est très professionnel dans ce sens. Enfin, ce s’est professionnalisé partout à présent. Donc ça pourrait aussi être intéressant d’enregistrer dans plusieurs pays différents, qui sait. Mais j’aime bien les enregistrements en concert en film ou autre car il y a toujours une dynamique particulière.

C’est le moyen de voir ce qu’un groupe a dans le ventre. 

Oui, je suis d’accord. Le studio a vite tendance à atténuer les choses. Pour ce nouvel album de Vandenberg j’ai vraiment essayé de garder le mordant et le dynamisme qu’un groupe peut avoir sur scène. Et apparemment c’est réussi puisque j’ai eu plusieurs retours de personnes qui vont en ce sens. Il y a tellement d’albums studios qui se retrouvent avec un son policé, stérilisé. J’ai essayé de garder un côté organique. Je crois que ça marche et qu’il n’est pas trop lisse.

Il ne l’est pas. 

Un album Classic Rock, mais dynamique et moderne.

Le meilleur des deux mondes.

Voilà.

Eh bien Adrian, merci pour ton temps et tes réponses.

Mais de rien. J’espère que tu pourras nous voir en concert bientôt.

Merci à Adrian Vandenberg pour sa patience avec le fan intimidé faisant sa première interview téléphonique que j’étais. Merci à Olivier Garnier et Mascot Label Group d’avoir rendu cela possible. L’album 2020 de Vandenberg sortira le 29 mai 2020 et s’annonce déjà comme une bande-son indispensable de l’été !

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