R-3256911-1501171058-2980.jpegAlors qu’il était annoncé et enregistré depuis 2000, Alive IV sort finalement dans un format symphonique. Après beaucoup d’autres, KISS s’entoure d’un orchestre (celui de Melbourne en l’occurrence), et comme ses prédécesseurs, le résultat est… particulier.

Le concert, enregistré en février 2003, est divisé en 3 parties de longueur inégale : une première électrique, c’est-à-dire déjà entendue mille fois depuis 1996, une deuxième très courte (avec instruments à cordes et cinq titres guimauve – « Beth », « Forever », « Shandi »…) et le plat principal, avec l’orchestre symphonique au complet. Exploitant toujours le filon du Reunion Tour, un revival de leur période 74-82, ils commencent à user sérieusement notre patience et notre nostalgie : sur les 10 titres symphoniques, on en a 6 de l’album Destroyer. Soit avec Beth presque l’album complet (manquent « Sweet Pain » et « Flaming Youth », et le pseudo instrumental de fin) ! Plus fort encore : sur 21 titres, 3 titres sont écrits après 1980 (« Lick It Up » et les insupportables « Psycho Circus » et « Forever »). Que du réchauffé donc.

L’idée de diviser le tout en trois parties n’est pas idiote : ça donne un semblant de cohérence. Et circonscrire les titres lents au cours d’une seule et courte partie évite la catastrophe Moments of Glory des Scorpions : en deux heures de slows encore ralentis par le format symphonique, ils avaient épuisé toutes les bonnes volontés. D’un autre côté, on sent la facilité d’une première partie normale, et d’une deuxième quasi unplugged : amoindrir le travail d’arrangement en le concentrant sur la dernière partie. Celle-ci, outre la prédominance fatigante de Destroyer, laisse circonspect. Bien trop souvent l’orchestre n’est utilisé que pour étoffer les riffs des guitares, alors qu’on était en droit d’attendre une vraie concurrence (comme chez Scorpions), voire espérer une certaine complémentarité. De plus, effet pervers de cette tripartition, on reste sur sa faim le concert terminé : la dernière partie manque clairement de consistance, une heure de plus n’aurait pas dérangé. Ressortent toutefois particulièrement bien « God of Thunder » et « Shout It Loud ». Comme d’habitude…

KISS a conscience d’être en bout de course : il n’aurait pas attendu 3 ans pour sortir ce disque sinon (qui devait être un enregistrement du Farewell Tour). Malheureusement leur tentative de renouvellement se révèle être un coup d’épée dans l’eau (et ce n’est pas les 2, 3 titres chantés pour la première fois « live » qui y changent quelque chose). C’est la goutte de sang qui fait déborder la cruche et casse le vieux pot. Sans parler du « fake » à continuer la song-list du Reunion tour quand Ace n’est plus là. La seule note d’espérance du disque, c’est le « rock’n roll over Beethoven » imprimé sur les cds, avec son portrait peinturluré : ces bonhommes n’ont pas tout à fait perdu leur capacité à nous faire rire.

Auteur: Emeric

Tracklist: 
CD1
1. Deuce
2. Strutter
3. Let Me Go Rock And Roll
4. Lick It Up
5. Calling Dr. Love
6. Psycho Circus
7. Beth
8. Forever
9. Goin’ Blind
10. Sure Know Something
11. Shandi

CD2
1. Detroit Rock City
2. King Of The Night Time World
3. Do You Love Me
4. Great Expectations
5. Shout It Out Loud
6. God Of Thunder
7. Love Gun
8. I Was Made For Lovin’ You
9. Black Diamond
10. Rock And Roll All Nite

Musiciens:
Paul Stanley: Chant, guitare
Gene Simmons: Chant, basse
Tommy Thayer: Guitare
Peter Criss: Batterie, chant