Joe HASSELVANDER ne fait peut-être pas partie des musiciens les plus connus de la scène Heavy Metal, mais il a apporté sa contribution pour la faire vivre depuis le milieu des 80’s en ayant démontré ses compétences, son professionnalisme. Il a officié en tant que batteur, mais aussi bassiste et guitariste au sein de PENTAGRAM, groupe américain culte de la scène Doom, mais également chez RAVEN entre 1987 et 2017. Il a, en parallèle, mené une carrière solo et mis sur pied un projet personnel appelé THE HOUNDS OF HASSELVANDER.

La carrière solo de Joe HASSELVANDER, justement, a démarré au moment où PENTAGRAM a sorti son premier album Relentless en 1985. Cette même année, il a sorti son premier album solo intitulé Lady Killer qui est sorti sur un label appelé… Pentagram Records (ça ne s’invente pas !).

Le terme album solo prend tout son sens ici puisque Joe HASSELVANDER y chante, joue de plusieurs instruments (guitare, basse, batterie) et s’est même chargé de le produire lui-même. Seul le guitariste Tim Legrette l’épaule. Cet album fleure bon l’underground de la scène Metal du milieu des 80’s avec sa production très garage, rèche et se positionne entre le Heavy Metal et le Doom. Autant le dire tout de suite, il n’y a pas la moindre ballade sur ce Lady Killer qui est sans concession. Et ce ne sont pas le mid-tempo Heavy « Red Line », doté de riffs sauvages, féroces appuyés par un côté rudimentaire prononcé, et « Love Assassin », joué sur le fil du rasoir, exécuté avec rage et cartonné pour cartonner en live, qui vont contredire ce constat. En dépit de son apparence bourrue, peu « amicale », cet album n’est pas pour autant inaccessible. Par exemple, dans le registre Heavy/Doom, « Lady Killer » a beau avoir une ambiance lugubre, flippante (Joe Hasselvander y mettant clairement du sien), son refrain plus catchy, plus sautillant apporte un contraste lumineux intéressant, tandis que le mid-tempo « Undertaker And His Pals », caractérisé par des riffs étourdissants, enivrants, ainsi que quelques de tempo, de ton, sonne davantage comme une démo rustique.  Plus intéressant est, par contre, « Rise », un morceau qui démarre au ralenti avec, en toile de fond, une ambiance désenchantée, et se voit illustré par une guitare qui pleure sur le solo et s’il aurait gagné à être davantage travaillé, développé, il renferme quelques bonnes idées. Un titre comme « I’m Alright », de son côté, sous-entend ce qu’aurait pu faire ALICE COOPER s’il s’était aventuré dans le Doom tout en conservant une bonne touche catcchy et le résultat est assez bon. En complément à ces titres studio figurent, en tant que bonus-tracks, 2 titres capturés en live: « Hellion », qui a été joué en 1979, est un instrumental Heavy chargé d’adrénaline, alors que « The Ghoul » est une version live d’un titre du répertoire de PENTAGRAM  qui a été joué en 1982 avec, outre Joe Hasselvander à la batterie, Victor Griffin à la guitare et Bobby Liebling au chant, qui sont les 2 piliers de PENTAGRAM. Ce titre, connoté Heavy/Doom, possède tous les ingrédients en place et a son importanc historique car, mine de rien, un pan de l’Histoire du Doom était en train de s’écrire (nous étions en 1982 à ce moment-là, pour rappel).

Ce disque entre Heavy Metal et Doom doit donc être pris pour ce qu’il est: il plonge les auditeurs dans les profondeurs de l’underground Heavy Metal/Doom et comporte son lot de titres intéressants avec un côté prolo appréciable. Ceci étant dit, il est tout de même pénalisé par sa production garage, crade et il n’y a pas non plus de titre au potentiel hymnique. En fin de compte, Lady Killer vaut pour son côté collector, mais n’est pas indispensable, n’exagérons rien.

Tracklist:
1. Red Line
2. Lady Killer
3. Rise
4. I’m Alright
5. Love Assassin
6. Undertake And His Pals
7. Hellion (live 1979) [Bonus-Track]
8. The Ghoul (live 1982) [Bonus-Track]

Line-up:
Joe Hasselvander (chant, guitare, basse, batterie)
+
Tim Legrette (guitare)

Label: Pentagram Records

Producteur: Joe Hasselvander