Mine de rien cela faisait un bon petit moment que les Corbeaux Noirs n’avaient pas proposé à leurs fans un tout nouvel album. Certes, il y a deux ans on avait eu un chouette EP à se mettre dans les feuilles mais ceci était clairement insuffisant. Bon après c’est vrai que les relations tumultueuses entre les deux frangins Robinson ne sont sans doute pas étrangères à ce fait. Quoiqu’il en soit on l’a enfin cet Happiness Bastards.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Chris et Rich Robinson ont su ici proposer un album taillé sur mesure pour leur public sans (presque aucune) prise de risque aucune. Mais limite who cares? On voulait du Black Corwes et on a du Black Crowes et une bonne cuvée pour la peine. Rien n’est à jeter sur ces 10 nouveaux titres.

Dès le début avec ce très rythmé « Bedside Manners » porté par de bonnes parties de gratte slide de Rich Robinson, la messe est dite. Une fois de plus le tout sonne très rock vintage avec une légère touche soul music efficace comme tout. « Rats And Clowns » est tout aussi efficace quoique moins rapide. Curieusement les lignes de chant font très Hives dans l’esprit. On reste cependant sur du classic rock à la Rolling Stones. « Cross Your Fingers » débute façon ballade folk. Le tout change très vite avec ce riff funk rock pépère accompagné de légers samples sur les refrains. Un petit côté moderne bien intégré qui ne dénature pas du tout l’essence du groupe. Bien joué les gars.
Le single « Waiting And Wanting » est sans surprise mais est d’une efficacité redoutable. C’est du 100% pur jus de Corbeau avec en prime des choeurs gospel sur les refrains. Une certaine nonchalance se dégage de ce morceau assez stonien dans l’esprit. « Wilted Rose » est une belle ballade folk / country portée par un jeu tout doux de batterie flirtant avec le Jazz. Les choeurs de la chanteuse de country Lainey Wilson lui donnent une vrai plus value à fleur de peau. Un morceau qui fleure bon le vieux Sud, chose qui devient de plus en plus rare de nos jours. Enfin vers la moitié, le rythme s’emballe un peu pour un final jazz / blues parfaitement mené.
La seconde partie de cette rondelle est toute aussi bonne. « Dirt Cold Sun » est une compo sympathique coincée entre southern et funk rock pour un résultat épatant. Le refrain est une vraie arme de destruction massive. Morceau qui contraste avec le très bluesy « Bleed It Dry » à la production volontairement roots où les Crowes ajoutent de l’harmonica (démentiel!) et un discret piano saloon. En fait la seule vraie curiosité viendra de leur morceau « Flesh Wound ». En effet, les gars d’Atlanta se la jouent power pop ici. Ainsi on trouvera des similitudes ici avec Cheap Trick que ce soit dans le côté joyeux, les rythmiques, les couplets et bien évidemment le refrain qui met de bonne humeur. Une surprise bienvenue donc.
« Follow The Moon » est un morceau très bluesy que l’on jurerai échappé des sessions d’enregistrement de n’importe quel groupe blues rock des 70’s. Tranquille, simple et efficace pour que le tout coule tout seul dans l’oreille. Enfin la belle ballade Folk à la Dylan « Kindred Friend » conclut ce solide Happiness Bastards sur une note tendre et réussie.

A l’écoute du résultat final, on ne peut que regretter la guerre fratricide que les frangins Robinson se sont livrée pendant des années. Il y a entre nos deux zigues une réelle alchimie musicale qui une fois de plus fonctionne très bien sur cet Happiness Bastards.

Tracklisting:
1. »Bedside Manners » – 3:41
2. »Rats and Clowns » – 3:33
3. »Cross Your Fingers » – 3:49
4. »Wanting and Waiting » – 4:15
5. »Wilted Rose » (featuring Lainey Wilson) – 5:06
6. »Dirty Cold Sun » – 3:05
7. »Bleed It Dry » – 2:56
8. »Flesh Wound » – 3:34
9. »Follow the Moon » – 3:26
10. »Kindred Friend » – 4:29

Musiciens:
Chris Robinson – chant, harmonica, guitare acoustique, percussion
Rich Robinson – guitare, backing vocals
Sven Pipien – basse, backing vocals

Producteur: Jay Joyce

Label: Silver Arrow