Dire que j’attendais la dernière livraison de The Treatment serait un sacré euphémisme. Ils sont jeunes, ils sont talentueux, il s’agit certainement d’un des meilleurs groupes anglois actuels. Leur rock teinté des seventies se bonifie d’année en année, et leurs albums comptent parmi les plus mémorables de la dernière décade. Plongeons dans leur septième album (déjà!). Pour une fois, pas de changements de line-up, c’est le même qu’au précédent album.

L’album s’ouvre sur un morceau rock dur « Let’s Wake Up This Town », sorti par ailleurs en single. Des riffs gras, des couplets et un refrain accrocheurs et entraînants, ça fait mouche. Dès le premier morceau, on est happés par cet album puissant. Vocalement, Tom Rampton assure autant que sur les deux autres albums et les grattes des frères Grey sont toujours aussi efficaces. « Back To The 70s » est un hommage vibrant aux seventies, on sent que le groupe y est très attaché (on note le bon solo, assez proche que ce que pouvait faire Ace Frehley). Cet hymne fera sûrement un malheur en live, car nos buveurs de thé favoris assurent toujours autant. Après tout, on peut argumenter que The Treatment est plus proche du hard rock des années soixante-dix que certains groupes comme Rival Sons…
Troisième morceau, troisième single : « When The Thunder And The Lightning Strikes ». Plus heavy, avec son de guitare lourd et crunchy qui évoque Sabbath par moments, ce mid-tempo impérial est une réussite, qui marie tradition avec modernité (notamment au niveau des chœurs). Vers le milieu du morceau, il y a une accélération brève, un sentiment frénétique d’urgence avec un solo de guitare digne d’une alarme incendie qui rend d’enfer.
The Treatment gagne également en personnalité. Si leurs débuts (jusqu’à Generation Me) étaient très teintés d’une influence…hum… »australienne »…, le groupe affine ses sonorités de façon personnelle depuis le très bon Power Crazy. À noter que chaque album est meilleur que le précédent. Si vous étiez en manque d’énergie (ce qui est incompréhensible vu les trois premiers morceaux), « This Fire Still Burns » est à votre disposition. Un morceau hard rock up-tempo dantesque, avec un soli dynamique, des riffs destructeurs (CAT s’en sert pour calibrer la puissance de ses bulldozers) et un refrain accrocheur, c’est exactement ce qui saura vous satisfaire. J’aime beaucoup le riff presque boogie du mid-tempo « Man On The Highwire », avec ce rythme appuyé par une batterie martiale, c’est certainement un des morceaux les plus aptes à vous faire taper du pied. Après cinq frappes rock efficaces, rien ne vaut un morceau un peu plus doux et lent, qui dévoile une belle facette du chant de Rampton : « I Can’t Wait No Longer ». Très 70s, cette semi-ballade est très belle, avec notamment une rythmique soutenue, mais adaptée (mention à la basse d’Andy Milburn). Ce morceau est en quelque sorte la larme heureuse qui reste dans votre œil (autrement dit, je suis touché).
Retour à un hard rock vigoureux et viril, foutrement énergique, avec « Don’t Make No Difference », une pure bombe rapide et vicelarde. Un des morceaux plus accrocheurs est l’excellent « Fire It Up », dont le refrain aigu est particulièrement plaisant. Les riffs sont omniprésents et très très agréables à l’écoute. « Free Yourself » est plus doux, plus posé, certainement très mélodique, avec son chorus simple mais formidablement addictif. Tom Rampton est définitivement LE chanteur pour The Treatment, qui a enfin trouvé un soulier de cristal à sa taille. On appréciera le jeu de guitare élégant et le côté sautillant du riff, qui peut évoquer le bon vieux rock sudiste/AOR de 38 Special. « Kick You Around », avec ses accords de puissance, est peut-être le seul morceau un peu en deçà du reste de l’album, mais il reste plaisant à écouter. On finit l’album sur un morceau court et anthémique, avec de riffs savamment efficaces : « I’ve Got My Mind Made Up ». C’est entraînant comme il le faut, un régal sur lequel c’est bon de finir.

Vous l’aurez compris, cet album est simplement foudroyant. Les morceaux sont courts et vont droit au but, mais surtout ils sont super bien écrits, plein de mélodies et de guitares furieuses. La production est de qualité et personnelle (ce qui n’est pas toujours le cas chez Frontiers). Il détrône 10000 Volts de tonton Ace à la première place de mon classement provisoire. Je vous en conjure, écoutez-le !
Certes, les frères Grey ne sont pas les guitaristes du millénaire. Certes, The Treatment n’invente rien. Mais cet album reste excellent et risque de squatter longuement votre lecteur CD ou votre platine. Le rock ne se porte pas trop mal en 2024 !

Tracklist :
1. Let’s Wake Up This Town 
2. Back To The 1970’s
3. When Thunder And Lightning Strikes
4. This Fire Still Burns
5. Man On The Highwire
6. I Can’t Wait No Longer
7. Don’t Make No Difference
8. Fire Me Up
9. Free Yourself
10. Kick You Around
11. I’ve Got My Mind Made Up

Line-up :
Tom Rampton (chant)
Tagore Grey (guitare)
Tao Grey (guitare)
Dhani Mansworth (batterie)
Andy Milburn (basse)