Pour DEAD KOSMONAUT, l’aventure a démarré en 2014. Auparavant, ce groupe suédois avait sévi sous des patronymes différents: celui de ASTRAKAAN entre 2005 et 2013, puis celui de DOMKRAFT durant la brève période 2013-2014. Articulé autour de Henrik Johansson (batterie, claviers), Per Broddesson (guitare), Fredrik Folkare (guitare, claviers) et Mattias Reinholdsson (basse, guitare, batterie), DEAD KOSMONAUT ne possédait pas encore de chanteur officiel au moment de s’attaquer à la conception de son premier album.
Pour mener à bien l’enregistrement de Expect Nothing, son premier album studio, DEAD KOSMONAUT a fait appel à 2 invités de marque pour tenir le micro: Pelle Gustafsson, du groupe de Black/Thrash NIFELHEIM, qui chante sur 5 titres, et Johan Längquist, connu pour avoir chanté au sein de CANDLEMASS sur le cultissime Epicus Doomicus Metallicus, sorti en 1986.
C’est en 2017, sur un label indépendant répondant au nom de TPL Records, que Expect Nothing voit le jour. Musicalement, ce groupe suédois oscille entre Hard Rock et Heavy Metal, avec quelques incursions dans le Doom. L’ensemble de l’album fait principalement la part belle aux mid-tempos. Long de 6 minutes, « Amduat » confirme on ne peut mieux cette impression en faisant la jonction entre le Heavy du début des 80’s, BLACK SABBATH et CANDLEMASS. Sur ce titre épique, varié à souhait et bien construit, on notera la présence d’un break inattendu au bout de 2’20 qui change l’ambiance générale, celle-ci se faisant plus sombre, plus triste. L’ambiance du Doom se fait constante sur de nombreux titres: on peut le constater sur « Concrete Sky » et « Dead Men Walking », des mid-tempos poisseux, sombres, lugubres quelque part entre DIO et CANDLEMASS, le premier nommé se signalant particulièrement par son refrain prenant, haletant, chargé d’intensité, ainsi qu’un superbe solo de guitare plein d’émotion, de feeling, beau à pleurer. Quand à « Craving Mad », s’il reste à connotation Doom, il se démarque par son caractère à forte tendance épique et, pour le coup, on pourrait décrire ce titre comment faisant le trait d’union entre CANDLEMASS et MANILLA ROAD, ce qui renforce l’intêret qu’il peut susciter.
Cependant, tout n’est pas dans le moule Heavy/Doom sur ce premier album de DEAD KOSMONAUT. En effet, le groupe suédois, en sortant de ce pré-carré, sort de son escarcelle « Time Is The Wound », un titre à coloration Hard Rock groovy teinté fin 70’s/début 80’s qui est marqué par des cavalcades de guitares, à la fois héroïques, dynamiques et mélodiques, ainsi qu’une rythmique entraînante, des choeurs aériens et qui surprend par son côté catchy. Plus surprenant est « Grimeton », un instrumental de 4 minutes aux mélodies travaillées, finement ciselées qui lorgne du côté du Rock Progressif et s’avère lumineux grâce au rythme sautillant et à la basse ronflante qui le parsèment. Enfin, 2 ballades viennent compléter cet album: « House Of Lead » est une ballade acoustique teintée de mélancolie qui est épurée, toute en sobriété, même si on note une présence furtive de violons qui, en passant, n’étaient pas nécessaires, tandis que « Grey Hole » voit apparaître au chant le fameux Johan Längquist: cette power-ballad de 7’40, épique à souhait, prend vraiment aux tripes, est bien valorisée par une belle alternance entre guitares sèches et électriques, et sans pour autant prétendre entrer au Panthéon des plus grandes ballades Rock/Metal de l’Histoire, elle demeure joliment exécutée.
Pour un premier album, DEAD KOSMONAUT a démontré quelques capacités intéressantes, un potentiel assez prometteur, d’autant que ce groupe semble perfectible. Les influences de BLACK SABBATH, DIO, CANDLEMASS et MANILLA ROAD sont bien assimilées. Quand au chanteur Pelle Gustafsson, il semble parfaitement adapté à la musique du groupe suédois avec sa voix tour à tour grave et mélodique. Ça tombe bien puisque, peu après la sortie de cet album, il a été officialisé comme chanteur à part entière de DEAD KOSMONAUT. Voilà peut-être une bonne occasion pour ce combo suédois d’aller franchement de l’avant, de s’affirmer davantage…
7. Grey Hole
Johan Längquist (chant)
Label: TPL Records
Producteurs: Mattias Reinholdsson & Fredrik Folkare
HardRock 80 