CRUELLA D’VILLE a fait partie de ces nombreux groupes qui ont animé la scène Hard Rock US à la fin des 80’s, mais qui sont restés hors des radars et ont vite disparu de la circulation. Cependant, grâce au travail d’archéologue mené par de nombreux labels depuis les années 2000, tout n’a pas été perdu et certains groupes ont eu la chance d’être exhumés. CRUELLA D’VILLE a fait partie de ceux-là grâce au label australien Suncity Records (qui avait également déterré SLASH PUPPET à pareille époque).

Formé en 1987 du côté de Tampa en Floride, CRUELLA D’VILLE s’est ensuite relocalisé à Los Angeles. Le groupe a pu sortir 2 EPs en 1988: un éponyme de 4 titres et Outtakes, qui contient également 4 titres. Ensuite, le groupe californien d’adoption a disparu dans la nature jusqu’à ce que Suncity Records décide d’exhumer ses enregistrements. Plusieurs de ceux-ci se retrouvent compilés sur un disque intitulé Showdown In Tinseltown qui est sorti en 2008.

Le matériel proposé par CRUELLA D’VILLE est assez varié puisqu’il est tour à tour mélodique, Heavy, Glam. Il y a même du bon sur certains titres. Par exemple, « Room Without A View », teinté Hard mélodique, fait plus ou moins écho à ce qu’a fait SHARK ISLAND en 1989, avec une légère pointe Heavy en plus et, à défaut d’être original, demeure correct, acceptable. « Can’t Take It » est un bon petit brûlot Hard/Heavy mélodique, boosté par un refrain aux allures fédératrices et des guitares qui éclaboussent de partout. « Engines Burning », aux allures Big-Rock groovy er parsemé d’éclats Glam, voit le chanteur Rick Bales monter par instants dans les aigus et n’est pas trop mal grâce à un refrain chargé d’intensité, même s’il n’est pas d’un abord facile sur le moment. Connoté Big-Rock US tout en lorgnant un peu vers le Metal mélodique, l’énergique « Stealin’  » retranscrit bien l’envie qui caractérisait les musiciens à l’époque et s’avère plutôt sympa. « The Storm » est plutôt intéressant dans son genre: ce titre commence comme une ballade mélancolique, triste pour tromper son monde, puis bascule dans un Heavy Metal mélodique, punchy, débordant d’énergie, ponctué d’accélérations foudroyantes, appuyé par un chant toujours mélodique et montre que ces musiciens ne sont pas des manchots. Après, de manière plus quelconque, le mid-tempo « Lace And Leather » est très typé Heavy 80’s avec sers quelques arrangements travaillés qui lui confèrent un côté épique, « Lover’s Hell », dans le genre Hard/Heavy, est plutôt convenu, sans éclat et il n’y a pas grand chose de plus à en dire. Quand à « Can’t Go On This Way », c’est un morceau typiquement Hard US/Glam qui se situe dans la moyenne: pas désagréable, maiqs pas non plus exceptionnel, même si on peut relever la présence d’un beau solo mélodique, technique mais pas trop. Dans le registre des power-ballads, qui sont au nombre de 3, CRUELLA D’VILLE s’en est plutôt bien sorti: poignante, « Your Eyes » est réussie grâce au fort contenu émotionnel qui s’en dégage et à la performance vocale sans faille du chanteur Rick Bales. D’une durée de 6 minutes, « Change » est remarquablement travaillée en évoluant sur un tempo lent pendant les 2 premières minutes, enrobée de guitares acoustiques, puis en laissant les guitares électriques Heavy prendre le relai pour muscler l’ensemble, lui conférer un changement d’ambiance, de rythme et son final lui donne un côté presque progressif. Difficile d’accès, cette ballade est plutôt intéressante de par sa construction et son ambiance variée. Quand à « I Want You Back Again », c’est une power-ballad sans surprise, assez conventionnelle et seul un beau solo de guitare est à relever.

Pour résumer ce disque, il y a quelques très bons titres et d’autres plus anecdotiques. Il convient de souligner que le chanteur Rick Bales est impeccable sur le plan vocal, il n’en rajoute jamais. Quand aux solos de guitares, ils sont assez convaincants sur les plans mélodiques et techniques et, globalement, les musiciens sont assez bons, compétents et auraient mérité une meilleure carrière au lieu de finir aux oubliettes (NDLR: et dire que des tas de musiciens médiocres, voire nuls ont eu droit à une très large exposition au cours des 90’s…). Quoi qu’il en soit, Showdown In Tinseltown peut intéresser plusieurs personnes fans de Heavy mélodique et de Glam, même si la production n’est pas top…

Tracklist:
1. Room Without A View
2. Lace And Leather
3. Lover’s Hell
4. Your Eyes
5. Engines Burning
6. Can’t Go On This Way
7. Stealin’
8. Change
9. Can’t Take It
10. I Want You Back Again
11. The Storm

Line-up:
Rick Bales (chant, guitare)
John Bales (guitare)
Bruce Hunt (guitare)
Frankie Baker (basse)
Ray Caron (basse)
Rick Howard (batterie)
Mark Togie (claviers)

Label: Suncity Records