Après un devoir surveillé assez atroce d’allemand et un week-end de travail intense, je préfère écouter de la grosse graisse sleaze sale et malsaine ou de la pop 80s plutôt que du Alice In Chains. C’est ainsi que me prend l’envie de chroniquer l’album proposé par Trendkill : Criminal Record des Suicide Bombers. J’étais déjà plus ou moins familier avec ce groupe venant de Norvège (j’essaie d’être le plus au courant possible quand il s’agit de sleaze rock). L’album s’ouvre sur une invitation à oublier ses devoirs, responsabilités et histoires de cœur au profit d’une entité omnisciente : le rock (bon, ok, il y a une intro dispensable juste avant). Ce « Let’s Rock’n’Roll » est une pure bombe dynamique, bonne à recharger ses batteries en deux secondes. Encore plus abrutissant que l’éthanol ou qu’un discours de politique un peu trop monotone, ce morceau encourage à poser son cerveau sur la table et faire de l’air guitare jusqu’à ce qu’il soit impossible de deviner quelle était notre coiffure avant d’avoir mis le disque dans le lecteur. « Easy Access » est peu être un peu moins efficace, mais tout aussi électrique et fun. Y’a des bons riffs, y’a des soli funs, des bons refrains : l’album s’annonce bien. Mon favori personnel, c’est « Napalm Heart », un morceau groovy avec une bonne basse et un riff binaire, qui me parle bien. Vachement bien composé, c’est là que Suicide Bombers se détache de la masse. On retrouve des supers idées qui rendent un morceau en apparence basique de hard primitif en véritable joyau. Je ne sais pas si c’est vraiment utile de le préciser à ce stade, mais les musicos sont bons, Chris Damien Doll est un bon chanteur, autoproclamé Sleaze Führer, proche de Zodiac Mindwarp pour ce qui est du timbre (et un guitariste rythmique qui a parfaitement compris son travail). Lazy Leather est un guitariste indubitablement fun, maître dans l’art de composer des soli fracassants et des riffs aussi simples qu’efficaces. James Nero est un bassiste présent, ce qui est un vrai plus, et il forme avec T-Bone, une super section rythmique, bien mise en avant (selon moi, une des meilleures du Revival scandinave) d’ailleurs sur le très bon mid-tempo « Smoke & Mirrors » qui m’évoque très vaguement du Vain.
On retourne sur le sleaze le plus vicelard et sadique avec l’excellent « High On Explosives » qui rassemble toutes les tares qui font un bon morceau de rock ‘n’ roll (en particulier une basse omniprésente qui contraste bien avec la guitare geignarde et une batterie d’orang-outan), et des paroles les plus sales possible (je cite : « I’ll make you sound like a hi def porno »). Le solo est on ne peut plus traditionnel. Pour ceux qui aiment bien le KISS d’Asylum, je pense que « Electric Fire » leur fera plaisir, avec en bonus un solo très Kulick (pas le réal’ de génie, plutôt le gratteux fantôme). Pas besoin de parler de chaque morceau, je pense que vous vous êtes fait une idée générale de l’album digne de sa qualité, sur ce :

Globalement, on est sur du très haut niveau, c’est rare d’entendre du sleaze metal aussi bien foutu, avec des musiciens talentueux (et le seul et unique Sleaze Führer) et des morceaux vraiment bons. L’album est hautement recommendable. Si j’avais une critique à émettre, c’est que les morceaux sont vraiment meilleurs dans leur contexte. Ce n’est pas un groupe dont on peut écouter les hits un par un sur des écouteurs de mauviette. Il faut écouter un album en entier et compter sur deux enceintes dignes de ce nom ou une autoradio efficace pour diffuser de l’infâme sleaze rock à fond la caisse!! Bref, pour avoir un casier judiciaire, eux, ils en ont un vraiment bien fourni !

Track List :
1. Trailer: History Is About To Begin
2. Let’s Rock’N’Roll
3. Easy Access
4. Napalm Heart
5. This Time Tomorrow
6. Smoke & Mirrors
7. High On Explosives
8. Electric Fire
9. Bombers En Vogue
10. Teenage Breakdown
11. Cindy
12. Princess Socialite
13. Riot
14. Outro: Over & Motherfucking Out!

Line-Up :
Chris Damien Doll – chant et guitare
Lazy Leather – guitare et chœurs
James Nero – basse et chœurs
T.Bone – batterie