Savoir qu’Iron Maiden allait pour sa nouvelle tournée privilégier les salles aux festivals et donner la part belle à cet oublié de leur discographie qu’est Somewhere In Time m’a fait sauter en l’air comme un gamin hystérique. Il est vrai que Somewhere a toujours été mon album studio préféré du groupe (et que je fais partie des déçus qu’ils n’en jouent que peu d’extraits – et peu souvent) ; que je râle depuis des années que les passages belges ne se font qu’au Graspop ; enfin, je trouve le dernier album fort bon. Bref, c’est sans hésiter que j’ai raccourci mes vacances pour assister au concert donné ce 13 juillet au Sportpaleis d’Anvers.

Du monde évidement dans ce lieu (concert sold-out, je crois – il paraît que le crooner flamand Helmut Lotti était dans les gradins), mais malgré une arrivée une grosse demi-heure après l’ouverture des portes je parviens tout de même à bien me placer, côté Adrian Smith et Dave Murray, évidemment. Pour la première partie, Maiden a choisi The Raven Age, un jeune groupe anglais de Power Metal plutôt mélodique (où l’on retrouve… le fils de Steve Harris)… Le groupe est sympa, avec mention pour le chanteur franchement impressionnant – il aurait bien convenu à Yngwie Malmsteen si celui-ci était encore en pleine gloire – ça joue bien, mais il faut admettre que les compositions peinent à marquer. Cela ressemble trop à du déjà entendu mille fois, pas de riffs ou de refrains qui se retiennent vraiment. Du coup, ces trois quart d’heures finissent par me sembler un peu longues et linéaires.

Après le traditionnel ballet des roadies, « Doctor Doctor » d’UFO fait monter la pression avant que, après une courte intro issue de la BO de Blade Runner, déboule l’excellent « Caught Somewhere In Time », parfait pour faire se déchainer le public à coup de « o-ho-ho! ». On enchaîne avec le génial « Stranger In A Stranger Land », l’un de mes préférés que je suis ravi de voir enfin en concert (et de pouvoir apprécier le si beau solo de guitare d’Adrian à quelques mètres de moi). Après une tournée best of, Maiden a pris le pari de ne jouer presqu’aucun incontournables de leur répertoire. Pas de « Run To The Hills », de « The Number Of The Beast » ou de « Hallowed Be Thy Name ». Seuls « Iron Maiden », « The Trooper » et « Fear Of The Dark » – que j’aurais préféré voir remplacé par « Bringing Your Daughter » s’il fallait un titre de la période Janick Gers – sont joués). Pour représenter The Number Of The Beast, on ressort des cartons « The Prisoner » (images de la série à l’appui – tout comme Errol Flynn et son The Charge Of The Light Brigade illustrera « The Trooper »), ce qui fait un bien fou – même si j’aurais encore plus préféré un autre oublié, « 22 Acacia Avenue ». On notera aussi la présence de « Can I Play With Madness », l’un des succès commerciaux du groupe… même si de cet album j’aurais préféré « Moonchild » ou « The Clairvoyante ».

Les titres du nouvel album (5 au total) s’articulent bien avec ceux de Somewhere In Time (5 au total) et rendent bien cet effet de voyage dans le temps (dans le passé par exemple avec les épiques « The Death Of The Celts » pour Senjutsu et « Alexander The Great » pour Somwehere, qui était enfin interprété sur scène par le groupe pour ma plus grande joie – sorry Tailgunner 😛 ). Et à leur écoute en concert on peut bien se demander ce que certains reprochent à ce Senjutsu tant ses extraits ne plombent nullement le concert (le public sera même très réactif à « The Writing On The Wall », qui n’est pourtant pas celui que je préfère).

Le groupe est en pleine forme, même s’il est évident que leur âge fait que les acrobaties de Bruce Dickinson sont plus raisonnables qu’avant (il fait encore tout de même plus que largement le show et sa voix est absolument impeccable – une de mes craintes), que Steve Harris est désormais plus en retrait (mais continue d’arpenter la scène), que Janick Gers fait un peu moins la ballerine (ou en tout cas restera tout le concert de son côté). En revanche, j’ai trouvé Adrian bien plus présent que par le passé sur le plan physique, n’hésitant pas à prendre des poses à la 80’s (plus qu’il ne le faisait dans les 80’s !). Quant au touché de Dave Murray et à la frappe de Nicko McBrain, caché derrière ses futs, ils sont toujours aussi impeccables. En plus nous auront droit à trois magnifiques Eddie automates (et un gonflable). Tout cela me permet donc d’aborder même avec plaisir des morceaux du groupe que je n’aime pas vraiment (« Can I Play », donc mais aussi « Heaven Can Wait » que j’aurais préféré voir remplacé par le grand absent « Déjà Vu »).

La foule est en délire sur « The Trooper » et « Wasted Years » qui clôturent le concert, s’offrant quelques séances de pogo et de crowd surfing qui ne seront pas du goût de tous (celui qui essayera de passer au dessus de moi se retrouvera par terre – bien fait !) et il est évident que même après deux heures, on aurait encore envie d’en avoir plus – tout en ne sachant pas si on n’en aurait encore l’énergie. Bref, n’en déplaise à Metallica, Iron Maiden a encore prouvé ce soir-là que le sommet du Heavy Metal, s’était toujours de leur côté qu’il fallait le rechercher, sur scène comme sur album ! Un de mes meilleurs concerts assurément ! A quand le DVD ?

Setlist:
1. Caught Somewhere in Time
2. Stranger in a Strange Land
3. The Writing on the Wall
4. Days of Future Past
5. The Time Machine
6. The Prisoner
7. Death of the Celts
8. Can I Play With Madness
9. Heaven Can Wait
10. Alexander the Great
11. Fear of the Dark
12. Iron Maiden
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13. Hell on Earth
14. The Trooper
15. Wasted Years