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Quelques jours avant la sortie de son nouvel album The Awakanening, Kamelot (Progressive / Power Metal) / US) a entamé une tournée européenne en tête d’affiche, qui faisait halte au Splendid Lille le 14 mars pour sa deuxième étape. Pour l’accompagner, on retrouve une valeur sûre, Myrath (Progressive Metal / Tunisie) et deux forces montantes, Eleine (Symphonic Metal / Suède) et League Of Distortion (Modern Metal / Allemagne). Nous étions pour Hard Rock 80.

LEAGUE OF DISTORTION

League Of Distortion est une toute jeune formation fondé par la chanteuse Ana Bruner (Exit Eden) et le guitariste Jim Muller (Kissin’ Dynamite). Signé sur Napalm Records, le groupe a sorti son premier album éponyme fin 2022. Et il va le défendre avec un certain panache ce soir, malgré l’absence de Jim Muller, en tournée avec son groupe d’origine…et de passage à Lille le lendemain ! Il est remplacé par Olli Sattler (ex Darkest Horizon). Peu avantagé par l’horaire (Ouverture des portes 18h, montée sur scène 18h30), les Allemands de League Of Distortion vont évoluer dans un relatif anonymat mais ils ne vont pas s’en laisser compter et nous offrir une prestation bourée d’énergie positive. Leur Metal moderne, entre Electro, Gothic et Metalcore ne sort pas forcément des sentiers battus mais il fait souvent mouche grâce à des mélodies entêtantes et des refrains bien calibrés (« My revenge » et « Wolf or lamb »). C’est simple, efficace et vraiment agréable. Le set se termine sur le dynamique « L.O.D » dont le refrain (pas bien compliqué il est vrai) et repris en choeur par une assistance, certes pas encore très fournie, mais plutôt conquise. On suivra avec plaisir la suite des aventures de League Of Distortion.

Setlist LEAGUE OF DISTORTION

1.My revenge (League Of Distortion – 2022)
2. Solitary confinment (League Of Distortion – 2022)
3. It hurts so good (League Of Distortion – 2022)
4. Rebel by choice (League Of Distortion – 2022)
5. Wolf or lamb (League Of Distortion – 2022)
6. L.O.D (League Of Distortion – 2022)

ELEINE

Eleine..voilà une formation qui ne cesse de monter en puissance depuis sa formation en 2014. 3 albums et un (excellent) EP acoustique plus tard, le groupe peut se targuer d’avoir une bonne fanbase et cela se vérifie ce soir puisque qu’ils sont quand même nombreux à être venus pour eux. Le stand merchandising rencontrera d’ailleurs un joli succès. Il faut dire que le groupe a tout compris et soigne aussi bien le fond (compositions très accrocheuses) que la forme (artwork classieux, look savamment étudié, clips léchés). On néglige rien et c’est tant mieux. Sur scène, nos amis Suédois assurent aussi et un vrai charisme se dégage de leur prestation, notamment grâce au duo magnétique Madeleine Liljestam (chant) / Rikard Ekberg (guitare) fort bien accompagné il est vrai par des musiciens talentueux. Dans un style Symphonic Metal assez dark, « Enemies » et plus encore « Ava of death » sont des petits bijoux, absolument redoutables en live. Nous avons aussi droit à un avant-goût du nouvel album We Shall Remain (à venir en juillet) avec l’efficace « We are legion ». Seul petit bémol, des prises de paroles, certes  pleine d’humilité, mais un peu longues dans un contexte de première partie où le temps est compté. Tout le monde aurait d’ailleurs bien repris quelques titres supplémentaires, un signe qui ne trompe pas !

Setlist ELEINE

1. Enemies (Dancing In Hell – 2020)
2. As I breathe (Dancing In Hell – 2020)
3. Ava of death (Dancing In Hell – 2020)
4. All shall burn (Dancing In Hell – 2020)
5. We are legion (We Shall Remain – 2023)
6. Death incarnate (Eleine – 2015)

MYRATH

La dernière fois que Myrath était passé par Lille c’était en première partie d’ Epica en décembre 2017 à l’Aéronef. Depuis, le groupe a sorti un album studio Shehili et un album live Live in Carthage, tous deux en 2019. La setlist se trouve ainsi agréablement renouvelée, d’autant plus que les Tunisiens nous proposent deux nouveaux titres, qui figureront sur un prochain opus. Que ce soit sur disque ou sur scène, la musique de Myrath, avec ses influences orientales légitimes, se montre toujours aussi authentique et dépaysante. Les morceaux sont de qualité et l’interprétation est à l’avenant. Le chant de Zaher Zorgati est toujours aussi convaincant et juste. Ses acolytes ne sont pas en reste, à l’instar de Morgan Berthet qui nous proposera un joli solo de batterie en fin de set. Comme pour Kataklysm récemment dans cette même salle, l’aspect francophone augmente encore un capital sympathie déjà élevé. La bonne humeur du groupe est contagieuse et les moments de complicité avec le public sont nombreux, comme lorsque le sieur Zorgati s’essaie à la danse orientale pour compenser l’absence de leur habituelle danseuse. Le show est enjoué et entraînant. En terrain conquis, Myrath a une nouvelle fois démontré son savoir-faire et fait un sans-faute. La prochaine fois, ce serait sympa de les voir en headliner avec un temps de jeu plus conséquent.

Setlist MYRATH

1. To the stars (Nouveau titre)
2. Born to survive (Shehili – 2019)
3. Dance (Shehili – 2019)
4. Monster in my closet (Shehili – 2019)
5. Beyond the stars (Tales Of The Sands – 2011)
6 . Child of prophecy (Nouveau titre)
7. Endure the silence (Legacy – 2016)
8- Believer (Legacy – 2016)

KAMELOT

Tête d’affiche du soir, Kamelot bénéficie de beaux moyens. La mise en scène est travaillée, avec de nombreux éléments de décor et un superbe backdrop à l’effigie du nouvel opus. Les lights sont imposants et le son clair et puissant. Kamelot est devenu au fil du temps un équipage international avec un chanteur suédois (Tommy Karevik), un batteur (Alex Landenburg) et un claviériste (Oliver Palotai) allemands. Il reçoit pour ce tour le renfort de la ravissante Mélissa Bonny (chanteuse du groupe suisse Ad Infinitum). La musique de Kamelot est sans aucun doute la moins facile d’accès de la soirée et il faut un peu de temps au public pour entrer dans le concert. Le combo n’insiste pas outre-mesure sur son dernier album et préfère nous offrir un éventail plus large. Avec 13 albums à son actif, il y a de quoi faire (les 4 premiers de la décennie 90 sont d’ailleurs complètement zappés). L’ensemble est très solide mais il manque peut être un peu de relief (avec un ou deux hits incontournables) et cela se ressent en live. Les musiciens ne ménagent pourtant pas leurs efforts. Accoutré façon Robin des Bois (Matt Pokora sort de ce corps !), Tommy Karevik brandit opportunément le drapeau français sur « One more flag in the ground ». Le bonhomme chante parfaitement bien mais il est parfois un peu trop en démonstration.  Il incite aussi très souvent le public à lever le poing. Le gimmick est sympathique mais finit par devenir répétitif. On le préfère, juste et sobre, sur l’émouvant « Song for Jolee ». Malgré ces petits griefs, il faut reconnaître qu’il fait le boulot et porte le show avec aplomb. Il est bien secondé par le bassiste Sean Tibbets complètement habité (limite flippant) et impressionnant d’intensité, si bien que le guitariste Thomas Youngblood, moins remuant, passe pour un gentil papy ! Les interventions de Melissa Bonny (en chant clair et saturé) apportent fraîcheur et variété. On remercie la demoiselle d’avoir grandement contribué à la réussite du spectacle.

Setlist KAMELOT

1. Veil of Elysium (Haven – 2015)
2. One more flag in the ground (The Awakening – 2023)
3. When the lights are down (The Black Halo – 2005)
4. Rule the world (Ghost Opera – 2007)
5. Insomnia (Haven – 2015)
6. Vespertine (My crimson bride) (The Shadow Theory – 2018)
7. March of Mephisto (Melissa Bonny) (The Black Halo – 2005)
8. Sacrimony – Angel or afterlife (Melissa Bonny) (Silverthorn – 2012)
9. Karma (Karma – 2001)
10. New Babylon (Melissa Bonny) (The Awakening – 2023)
11. Song for Jolee (Silverthorn – 2012)
12. Phantom divide (Shadow empire) (Melissa Bonny) (The Shadow Theory – 2018)
13. Forever (Karma – 2001)
14. Opus of the night (Ghost requiem) (The Awakening – 2023)
15. Lia liar (Wasteland monarchy) (Melissa Bonny) (Haven – 2015)

Merci à Perrine Chevalon & A Gauche De La Lune.

Photos by Denis Lemoine.
https://www.instagram.com/ddeenniissphotosconcerts/