Voilà ce qu’il convient d’appeler un groupe obscur de la scène norvégienne. En effet, très peu d’informations circulent sur BACON TORPEDO. A part que ce groupe est constitué de 4 musiciens et vient de la ville d’Alesund, je ne sais pas grand chose à son propos.

BACON TORPEDO a sorti un EP éponyme de 4 titres en 2018, puis un premier album studio intitulé Bringing Home The Bacon en 2020. C’est d’ailleurs par l’intermédiaire de cet album que j’ai découvert l’existence de BACON TORPEDO.

Cet album est constitué de 8 titres et une intro de 22 secondes dont les consonances « pseudo-futuristes » sont trompeuses. Car Bringing Home The Bacon est un album de Hard Rock n’ Roll sur lequel les influences de MOTÖRHEAD, AC/DC, THE HELLACOPTERS, DANKO JONES. D’ailleurs, des titres comme « Baby Snakes », caractérisé par une bonne décharge d’adrénaline, et « Bacon Torpedo » synthétisent bien ces influences et, s’ils sont simples et dépourvus d’originalité, ils restent suffisamment efficaces, font du bien par où ils passent et montrent un groupe qui ne calcule pas. « LGBT (Liquor, Guns, Bacon and Tits) » s’inscrit dans cette même veine et c’est surtout son intitulé qui attire l’attention: le groupe se moquerait-il du mouvement LGBT ? Ferait-il de l’ironie ? Il eut été intéressant de questionner les musiciens à ce sujet… Des titres comme « Can You Dig It ? », avec sa batterie pétaradante qui explose tout sur son passage, et « Whiskey Holiday », caractérisé par des vocaux rageurs, tonitruants, sont également du même acabit. Concernant les autre titres du disque, « Overload », qui déboule à 100 à l’heure avec des guitares féroces qui fusent de partout, voit le groupe norvégien rendre un hommage non dissimulé à Lemmy au point qu’on croirait vraiment entendre resurgir son fantôme. Dans un registre axé sur les mid-tempos, « Red Light Girl », à cheval entre MOTÖRHEAD et NASHVILLE PUSSY, permet à la basse de se mettre davantage en avant (sur les couplets, surtout); alors que « Herr Flick » se positionne dans une veine Hard Rock binaire dans la plus pure tradition d’AC/DC, mais change de registre dans le final lorsque le groupe accélère brutalement la cadence (avec, au passage, un solo qui défonce tout sur son passage).

Bringing Home The Bacon est donc un disque sans ballade, sans concession qui peut être considéré comme de l’artisanat sympa, sans prétention. Sa courte durée (26’30 au total) fait qu’il peut se digérer. Bien entendu, dans le genre, il y a mieux, plus imparable, mais se le repasser une fois à l’occasion (pas en boucle, quand même pas !) permet de se défouler.

Tracklist:
1. Intro
2. Bacon Torpedo
3. Baby Snakes
4. LGBT (Liquor, Guns, Bacon and Tits)
5. Overload
6. Can You Dig It ?
7. Red Light Girl
8. Whiskey Holiday
9. Herr Flick

Line-up:
Andreas Vinje (chant)
Sindre Flo Myskja (guitare)
Lars Tore Brekke (basse)
Daniel Saetre-Havoll (batterie)