WHITE MAGICIAN est un groupe américain qui vient de Detroit, évolue dans le créneau du Heavy Metal traditionnel et s’est formé en 2010. Depuis, cette formation a pris le temps de peaufiner sa musique et a sorti en 2016 un EP de 5 titres intitulé The Pledge en guise de premier pas discographique.

Signé chez Cruz Del Sur Music, un label indépendant italien fondé en 2003 qui abrite en son sein ATLANTEAN KODEX, BATTLEROAR (entre autres), WHITE MAGICIAN travaille d’arrache-pied sur son premier vrai album studio qu’il finit par sortir en novembre 2020. Celui-ci a pour titre Dealers Of Divinity et a été produit par George Szegedy.

Si les influences de ce groupe, à l’écoute de cet album, sont à chercher du côté de la NWOBHM, du Metal mélodique et du Metal épique, WHITE MAGICIAN est un petit peu plus qu’un groupe de Heavy actuel parmi tant d’autres. Tout d’abord, les musiciens ont intégré des éléments propres au Rock Progressif teinté 70’s. Ensuite, les thèmes abordés tournent autour de la sorcellerie, la magie. Ces musiciens ont bien digéré les influences de BLUE ÖYSTER CULT, THIN LIZZY, RUSH et proposent des titres particulièrement soignés, travaillés puisque 5 des 7 titres du disque dépassent les 7 minutes. 

D’une durée de 7’30, le mid-tempo « Dealers Of Divinity », à cheval entre la NWOBHM du début des 80’s et BLUE ÖYSTER CULT, est mis en valeur par  une basse galopante qui donne le change aux guitares, tantôt en retrait, tantôt à l’abordage, le chant voilé, grave du vocaliste (qui a pour pseudo The Great Kaiser) soutenu par des choeurs envoûtants à l’avenant et le résultat est d’autant plus convaincant que ce titre reste bien ancré dans les esprits. D’une durée à peu près semblable, « In Memoriam, Love And Magic » connait une entame en retenue, puis est lancé de manière décidée, rythmée avec des choeurs épaulent efficacement le chanteur, des passages épiques, des guitares jumelles qui constituent un des faits les plus marquants du morceau avec le changement de rythme, plus soutenu, à 3 minutes de la fin, qui permet aux guitares d’être plus incisives et, malgré sa longueur, l’ensemble est accrocheur, addictif. Inversement, « Magia Nostra », qui s’étire sur près de 9 minutes, et « Spectre Of A Dying Flame » démarrent sur les chapeaux de roue. Le premier nommé se fait remarquer avec ses changements de rythme impromptus qui surprennent, ses choeurs en cascade qui renforcent le côté épique du morceau, donnant la sensation de faire voyager, les guitares qui maintiennent cette ambiance pesante, sans oublier ses intonations progressives. Le second nommé s’apparente à un up-tempo déchainé comme si les musiciens avaient le mors aux dents, mais se voit contrebalancé par des passages plus lents, plus aériens et le chant voilé dessert superbement ce morceau, contrastant avec l’énergie déployée par les guitares, la section basse/batterie. Mis sur orbite par une intro à la rythmique bondissante, « Power Of The Stone » synthétise bien les influences de la fin des 70’s et du début des 80’s grâce aux riffs de guitare qui évoquent on ne peut mieux cette période et, à mi-parcours, le rythme s’accélère, faisant obliquer ce morceau vers un Metal à la fois plus speedé et plus lugubre puis, dans la dernière minute, l’ensemble se fait plus lumineux par le biais de guitares plus chaudes. Le mid-tempo « Mad Magic II: In The Absence Of Gods (Bad Magic) », lancé par un déluge de guitares, est un bon exemple de parfait équilibre entre mélodies aériennes et énergie spontanée, toutes voiles dehors, d’autant que les musiciens ont montré là leur savoir-faire, leur habileté tant en matière de composition que pour la maitrise de leurs instruments. Enfin, je me dois de conclure le descriptif de cette album avec « Fading Into The Obscurity Of Ages », un instrumental Folk de plus de 4 minutes enrobé de guitares sèches, de mandoline, qui est tout en subtilité, dégage beaucoup de sensibilité au point de pouvoir arracher une petite larme et son ambiance évoque la Grèce ou le sud de l’Italie des 60’s.

Sur son premier album, WHITE MAGICIAN s’est efforcé de développer une personnalité fort intéressante. Il y en a, des choses intéressantes à dire, à retenir de ce disque. Les musiciens ont accompli un excellent boulot en faisant montre de compétences et ont même su se montrer ambitieux en repoussant parfois leurs limites. Ils se sont affirmés comme des mélodistes de qualité avec d’excellents solos, un chanteur toujours mélodique. Dealers Of Divinity est un album dense, inspiré qui valorise un groupe qui s’efforce de personnaliser au mieux ses influences 70’s et 80’s. En dépit des pseudos des musiciens, WHITE MAGICIAN est un groupe qui vaut le détour et mérite qu’on lui accorde une chance.

Tracklist:
1. Dealers Of Divinity
2. Mad Magic II: In The Absence Of Gods (Bad Magic)
3. Fading Into The Obscurity Of Ages
4. In Memoriam, Love And Magic
5. Magia Nostra
6. Power Of The Stone
7. Spectre Of A Dying Flame

Line-up:
The Great Kaiser (chant, guitare)
Mars Mysterio (guitare)
Mofang Tengrand (basse)
Drummer Master Commandriani (batterie)

Label: Cruz Del Sur Music

Producteur: George Szegedy

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