Más madera a été une déception pour les musiciens de Leño et, même si l’album conserve une certaine réputation auprès de fans, il est assez logique d’y voir un échec sur le plan musical. Comme pour effacer au plus vite ce faux pas, Rosendo Mercado et ses deux compères se dépêchent de sortir un album live. Car s’il y a bien un lieu où le trio se sent à l’aise, c’est sur scène.

Et ils commencent pas réhabiliter deux titres de Más madera. Tout d’abord « ¡Sí señor, sí señor! », l’un des titres ayant le plus de potentiel et qui le prouve ici. Puis le Disco Rock « Cucarachas », plus réussi que dans sa version studio (en grande partie grâce aux solos de guitare car la ligne de chant est évidement toujours aussi discutable). Si Mercado trafique à nouveau son son par moments, c’est avec un phaser (ce qui lui donne ce son tourbillonnant) et non plus ces curieuses manipulations qui donnaient l’impression qu’il était désaccordé (et bien faiblard). La ballade « Todo es Mas Sencillo » (face B du dernier single en date) fait penser aux moments les plus Rock de Bob Dylan (en partie parce que le chant de Mercado est aussi limite que celui du barde américain), malgré quelques éléments typés 80’s comme ce solo de saxophone assez surprenant mais réussi. En revanche « La Noche de que te hablé » passe bien l’épreuve du live, les discrètes touches New Wave se mariant bien à un jeu et un son de guitare quasi Punk. On retrouve quelques inédits aussi comme « Mineras tanto » qui ne marque pas plus que ça ou « Entre las celas » qui se retrouvera lui sur l’album à venir. Au niveau des regrets, on pointera le peu d’extraits du premier album, surtout que l’accrocheur « El Tren » et le Boogie rageur « El Oportunista » sont incontestablement les temps forts de ce live. Tout comme l’entraînant « Maneras de vivir », dernier single en date (et absent des trois albums studio du groupe). On aurait donc bien pris en plus un petit « Este Madrid » en supplément, surtout que ce live est tout de même un peu court.

En Directo rattrape donc quelque peu la déception de Más madera. Cela dit, on l’a vu, le live est assez court (un ou deux titres de plus auraient été bienvenus). On notera également qu’il manque un peu de folie. Sans doute est-ce dû à une production assez plate pour un live. Mais aussi à l’absence d’improvisations délurées au niveau des solos, ce qui vu la virtuosité de Rosendo Mercado est assez regrettable. De ce fait les titres suivent grosso modo la structure des versions studio et ne dépassent pas la limite de leur durée réglementaire, bien loin de ce que pouvaient faire les modèles anglo-saxons de Mercado, Gallagher en tête. Dommage, car ses talents de guitaristes sont de loin le principal intérêt de Leño. Bref, si ce live s’écoute sans déplaisir, on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait pu être beaucoup plus enthousiasmant…

Titres:
1. Sí Señor
2. Cucarachas
3. Todo Es Más Sencillo
4. El Tren
5. Mientras Tanto
6. Entre Las Cejas
7. La Noche De Que Te Hablé
8. Maneras De Vivir
9. El Oportunista

Musiciens:
Rosendo Mercado: Chant, guitare
Tony Urbano: Basse
Ramiro Penas: Batterie
+
Teddy Bautista: Claviers
Manolo Morales: Saxophone (3)

Production: Teddy Bautista

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