Suivre le bordel ambiant qui caractérise les californiens de L.A Guns n’est pas une chose facile. Même les fans les plus assidus des pistoleros s’emmêlent les pinceaux. 
On avait appris fin 2016 que Phil Lewis allait plaquer Steve Riley pour finalement rejoindre son autre frère ennemi Tracii Guns. Leur Missing Peace, l’album du retour était une franche réussite. L’album suivant, The Devil You Know beaucoup moins en raison d’une production catastrophique. Mais on constatera volontiers que ces 2 là s’en sortaient très bien.
En attendant, Steve Riley rongea son frein. Et pour tenter de remonter la pente, il fit revenir auprès de lui le 4eme frère, le bassiste Kelly Nickels. Nos 2 zigues embauchèrent pour l’occasion Scott Griffin à la guitare ainsi que Kurt Frohlich au chant. Et si cette version de L.A Guns a pris du retard discographique, c’était sans doute pour mieux soigner son propos. En effet ce Renegades est une excellente surprise! L’album, sans être un chef d’oeuvre ultime, est très bon. Mieux même, il est sans doute bien plus proche musicalement de ce qu’était le groupe dans ses heures de gloires que son concurrent direct. Mais pas que. Parce qu’ici rien ne sonne daté.  La production est excellente et surtout moderne!

Sans être foncièrement homogène, ce Renegades contient quelques brûlots de sleaze très efficaces comme tout d’abord ce « Crawl » appuyé rythmiquement comme il faut. On y retrouve avec un plaisir non dissimulé l’efficacité et le groove de Riley et Nickels. « Why Ask Why » est par contre plus conventionnel. C’est un mid tempo typique de LA Guns avec quelques riffs rock n’roll efficaces. « Well Oil Machine » est par contre plus intéressant car il nous ramène à la période bénie du Cocked And Loaded pour son inspiration globale et son riff plus incisif. « Lost Boys » est plus lent avec de belles alternances parties calmes / énervées. Un morceau correct mais moins marquant que d’autres ici. « You Can Walk Away » est la ballade de rigueur. Les mélodies, très influencées par les Beatles, sont efficaces. Sans être extraordinaire, elle s’écoute avec plaisir. « Witchcraft » est un retour au rock pur et dur. Encore un morceau de bonne facture, simple direct et efficace. On lui préférera de loin le plus sleaze et plus moderne « All That You Are » et son intro mémorable composée de nananana / hey hey! Nos 4 amis prouvent ici qu’ils ont su adapter leur style en le modernisant. « Would » est un morceau intéressant. C’est un morceau posé qui démarre lentement avec une gratte électro acoustique. Les lignes de chant sont sympathiques et interprétées avec conviction. L’exercice ici se rapproche d’un Alice In Chains, le côté sombre en moins, mais les harmonies de chant lors du refrain le font sévèrement penser. En tout cas, ce titre est une franche réussite, on attendait pas le groupe réussir ce type d’exercice. « Renegades » est un morceau joué avec urgence et envie. C’est entraînant, très rock. C’est exactement le genre de titre que je veux entendre quand j’écoute du L.A Guns. Les paroles, un brin ironiques, décrivent l’état d’esprit du quartet vis à vis de leur 2 frères ennemis. Enfin le très sleaze « Don’t Wanna Know » conclut ce Renegade sur une note vénère et crade à la Motörhead comme il se doit. On notera que Scott Griffin se déchaînera à la guitare d’une façon assez éblouissante. 

J’avoue avoir été surpris par cet album car je n’aurais pas pensé que le duo Riley / Nickels fonctionne aussi bien. Scott et Kurt sont deux musiciens talentueux qui collent parfaitement au style L.A Guns. Cependant, en tant que fan, cela m’attriste que L.A Guns soit divisé en 2 groupes rivaux. Mon souhait le plus cher est que Riley / Guns / Lewis / Nickels arrêtent leur guerre fratricide ridicule et se réunissent pour nous proposer un album qui déchire tout! Ils ont le potentiel pour le faire!

Tracklisting:
1. Crawl
2. Why Ask Why 
3. Well Oiled Machine 
4. Lost Boys 
5. You Can’t Walk Away 
6. Witchcraft 
7. All That You Are 
8. Would 
9. Renegades
10. Don’t Wanna Know

Musiciens:
Steve Riley – batterie
Kelly Nickels – basse
Scott Griffin – guitare
Kurt Frohlich – chant

Label: Golden Robot Records