Après trois albums sortis aux États-Unis sans faire énormément de vagues, c’est au Japon que Cheap Trick rencontrait son premier gros succès scénique avec une première tournée qui donnera naissance à son fameux live « At Budokan ». Les échos de cet engouement retentiront jusqu’en Amérique où Epic, qui n’avait d’abord pas prévu de sortir le disque sur le territoire américain, changera brusquement de stratégie, peu avant la sortie initialement prévue de ce « Dream Police », quatrième album studio du groupe. Revirement payant qui propulsera Cheap Trick comme un grand de la scène rock et se soldera par plus de trois millions de copies vendues aux États-Unis, installant par la même occasion Cheap Trick comme un groupe de scène parmi les plus remarquables.
Le succès du live retardera la sortie de « Dream Police » de quelques mois. L’album est révélé au public en septembre 1979, et son premier single, le très enthousiasmant morceau titre, devient rapidement un succès. Il est très représentatif de l’identité forte du groupe, puisant allègrement dans ce charmant esprit loufoque qu’on retrouve sur la pochette de l’album et qui constitue peut-être le point le plus singulier et attachant de la musique du groupe.
D’autres amateurs apprécient peut-être plus encore l’influence qu’ont toujours plus ou moins exercé les Beatles dans la musique du groupe, et cet album ne déroge pas à la règle : nous retrouvons ce petit fumet évoquant le plus célèbre groupe de Liverpool sur un certain nombre de titre, de manière souvent assez anecdotique, ou bien plus évidente sur un titre comme la ballade « Voices », ce qui ne surprend guère de la part de la bande à Rick Nielsen et Robin Zander.
En revanche, on est plus étonné à l’écoute d’un morceau comme « Gonna Raise Hell » qui dès l’entame nous assène un riff très lourd et fortement accrocheur, combiné à un chant rugueux, tout juste contrebalancé par une rythmique inspirée du disco évoquant un peu celle d’un « Miss You » des Rolling Stones. Avec des respirations fréquentes et des trouvailles intéressantes, les plus de neuf minutes de ce morceau passent sans le moindre ennui. Un des titres les plus intéressants de l’album, incontestablement.
Autre morceau s’étirant sur une durée inhabituelle, « Need Your Love » (qui avait fait une sortie en éclaireur sur le live « At Budokan » quelques mois plus tôt) est caractéristique de la seconde facette de Cheap Trick, d’un Cheap Trick qui interrompt régulièrement ses facéties et lève le pied pour chercher une délicatesse qu’il trouve en général sans grand mal. C’est encore mission accomplie sur ce titre.
Dans un genre plus rock’n’roll, et dans un esprit assez « 50’s », « I’ll Be With You Tonight » et plus encore « Writing On The Wall » illustrent bien l’éclectisme d’un groupe qui parvient toujours à dégager quelque chose d’original de ses nombreuses sources d’inspiration. Sans rien enlever au mérite des deux autres larrons, la sauce Cheap Trick est toujours parfaitement liée par les fortes personnalités de Rick Nielsen et Robin Zander dont la voix est l’un des marqueurs forts du son de Cheap Trick.
Mélodies accrocheuses, esprit généralement festif, riffs tranchants, la recette, une fois de plus, est payante. L’album se vendra comme des petits pains : plus d’un million de copies trouveront preneur dans les premières semaines après sa sortie aux États-Unis. Il s’agira de la dernière collaboration du groupe avec le producteur Tom Werman, un nom qui restera associé à l’âge d’or du groupe, malgré les divergences qui auront pu l’opposer à nos quatre hurluberlus de l’Illinois.
Tracklist :
01. Dream Police
02. Way Of The World
03. The House Is Rockin’ (With Domestic Problems)
04. Gonna Raise Hell
05. I’ll Be With You Tonight
06. Voices
07. Writing On The Wall
08. I Know What I Want*
09. Need Your Love
Musiciens :
Robin Zander : chant, guitare
Rick Nielsen : guitare, choeurs
Tom Petersson : basse, chant (*), choeurs
Bun E. Carlos : batterie
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Jai Winding : orgue, piano, clavier
Steve Lukather : guitare (6)
Production : Tom Werman
Label : Epic
Excellent cet album ! Heureux de te relire 🙂
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Oui très content de te relire!
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