Interview réalisée en 2005 par Pierrick
Anthony tu as un ‘itinéraire’ assez étonnant car tu t’es exilé en Australie pour finalement revenir en France. Pourquoi cet aller-retour et n’est-ce pas paradoxal de s’être exilé pour signer ensuite sur un label français ?
Anth: J’ai emménagé à Sydney il y a trois ans. Il me paraissait impossible de monter un groupe qui sonne ‘Rock’ de la manière dont je l’entendais en France et je suis toujours du même avis. Je ne suis pas revenu sur Paris, j’habite toujours à Sydney et je compte y rester. Le fait que notre album soit d’abord sorti en France est un pur hasard (rires). Etant donné que notre manager est basé sur Paris, cela a certainement aidé… En fait, je n’ai jamais voulu me ‘confiner’ à l’Australie… L’album serait tôt ou tard sorti en France comme dans d’autre pays Européens. Il est vrai que c’est un peu ironique, mais ça n’a absolument rien de symbolique ou de significatif… cela aurait pu être l’Allemagne, le Canada…
Anthony tu as dit dans un interview (au magazine Rock hard) que tu avais été en contact avec Malcom Young. Comment c’est organisé ce contact et quel en a été la finalité ?
Anth: Malcolm est de loin mon guitariste préféré. Je l’ai rencontré plusieurs fois sur la tournée Stiff Upper Lip 2000/2001. C’est un mec très simple et avec qui tu peux engager une conversation intéressante. Je lui ai donné des démos que j’avais enregistrées dans ma cave en lui expliquant que je voulais m’installer en Australie et que j’avais besoin d’un peu de ‘guidance’… Quelques semaines plus tard, je l’ai revu et on en a reparlé plus sérieusement. Il m’a mis en relation avec leur label sur Sydney et je suis parti quelques mois plus tard.
Vous avez travaillé pour cet album avec Mike Fraser et George Marino deux incontournables du hard rock. Pourquoi les avoir choisi et comment les avez vous rencontrés?
Anth: J’adore le travail de Mike. Il sait faire sonner un mix de manière ‘moderne’ sans que ce soit trop propre ou trop ‘poli’. Dans les ‘grands noms’ du même genre, je pense qu’il est le seul a toujours faire ça. Il a une approche très simple et efficace… C’est ce qui nous plait ! (rires). Même chose pour George… Il a du masteriser 50% des albums rock de ces 20 dernières années… On était sur d’avoir un bon résultat (rires). Sam, notre manager, nous a déniché Mike juste au moment ou on commençait l’enregistrement de l’album. Il lui a fait parvenir les démos de l’album et Mike a accroché tout de suite. Nous sommes allé à Vancouver pour mixer l’album et ce fut une formidable expérience, on a appris pas mal de chose d’un point de vue technique et Mike a fait un super boulot, comme à son habitude j’imagine (rires).
Ce 1er album est une totale réussite et procure un vrai bol d’air frais à une époque où le Rock Hard n’a pas vraiment les faveurs du grand public. Par conséquent qu’attendez vous de cet album en terme de retombé commerciale ?
Anth: Pour être honnête, on n’attend rien de particulier au niveau retombé commerciale. Bien sur, plus l’album se vendra, plus on sera content, mais je vois tout d’abord cet album comme un véhicule pour nous faire connaître dans un maximum de pays. Beaucoup de jeunes groupes n’ont absolument aucune idée de la façon dont marche le business et certains espèrent devenir des Stars du jour au lendemain et si cela n’arrive pas, le groupe s’arrête. On essaye de rester lucide. Ce groupe est un projet à long terme et une épreuve d’endurance sur beaucoup d’aspects. Je pense qu’on est parti pour durer un bon moment (rires). On sait rien faire d’autres et on n’a jamais voulu faire autre chose.
Est il distribué ailleurs qu’en France ?
Anth: L’album est pour l’instant distribué en France, Belgique et Suisse. On espère une distribution mondiale début 2006. Je pense que les prochain pays seront l’Angleterre et l’Allemagne.
Un album de cette trempe doit forcément prendre encore plus de dimension en live. Des concerts sont il prévu ?
Anth: Nous sommes très impatients de jouer Live. On va faire quelques concerts fin septembre début octobre en Australie et on espère pouvoir tourner en Europe au début 2006.
D’où est venue l’idée de la pochette du CD? (plutôt étonnante au vu de la musique mais néanmoins originale)
Anth: J’ai demandé à un ami de faire ce dessin il y a à peu près deux ans… En fait je voulais m’en servir comme logo au début. J’aime beaucoup le design des vieux cabarets de la fin 19ieme, je trouve que c’est le divertissement ‘Rock’n’Roll’ de l’époque : petites salles bourrées de monde avec les filles qui s’occupent de la scène… Et puis y’a l’absinthe aussi, proche de notre couleur fétiche (rires) ! On a essayé plusieurs designs pour la pochette, mais j’ai trouvé que c’était celle qui rendait le mieux.
Que pensez de l’industrie musicale à l’heure actuelle, le mode de diffusions sur les ondes hertziennes et radiophoniques et de l’ absence de hard rock sur la plupart des ondes françaises.
Anth: On n’en pense pas grand chose… Je crois que les indépendants (labels et distributeurs) sont en train de sérieusement empiéter le pas sur les majors, ce qui est une bonne chose.
Beaucoup de personnes se plaignent que l’industrie est pourrie, etc… mais ça a toujours été comme cela… Il est vrai qu’une véritable radio rock serait la bien venue en France. Et je pense que ça marcherai d’enfer si quelqu’un y passait du temps et de l’énergie (hein Francis !?).
Lex, L’analogie entre ta voix et celle de Jimmy Barnes est évidente. Dans un pays (l’Australie) où Jimmy Barbes est roi, est-ce un avantage ou plutôt un inconvénient d’avoir un timbre de voix aussi proche de celui de l’idole ?
Lex: Merci pour le compliment ! Je considère Jimmy comme une ‘Légende Vivante’… Le fait d’être comparé à un si grand chanteur peut te donner un plus mais en Australie, je sens que je reste dans son ombre… Musicalement, je pense que c’est une bonne chose pour le groupe, mais d’un point de vue professionnel, ce n’est peut être pas la meilleure chose ici.
Connaissez vous des jeunes groupes australiens (tels que Sebasrockets ou Hell City Glamours,par exemple)? Si oui, qu’en pensez vous?
Anth: On a vu les Hell City Glamours il y a peu de temps, le groupe est super sur scène… Un vrai Flashback dans les années 80 ! Je pense que l’Australie a offert et continuera à offrir de très bon produit ‘Rock’. Combien de groupes rock sont sorties d’Australie ? AC/DC, les Angels, Cold Chisel, Rose Tattoo, Savage Garden, INXS, Silverchair, Jet, The Living End, The Vines … Pour un pays d’à peine 20 millions d’habitants, c’est plutôt pas mal je trouve… La scène locale est loin d’être aussi grande qu’il y a 15 ans, c’est vrai, mais il y a toujours des pubs ou des clubs où tu peux trouver du bon rock sans problème.
Je sais que vous êtes en promo pour le 1er album mais une question
nous taraude tous : A quand un 2e album ?
Anth: Hmmm, je dirai probablement fin 2006 début 2007. Nous avons déjà quelques titres et pleins d’idées, mais nous ne voulons pas brusquer les choses. On a encore largement de quoi nous occuper avec cet album…
Un dernier mot?
Anth: It’s A Long Way To The Top If You Wanna Rock’n’Roll !
HardRock 80 